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juste pour les mots

la plume

Publié le par mapie

 

 

 

J'utilise la plume pour chatouiller l'idée, la danse des palabres, l'éveil des pensées

je l'utilise aussi pour caresser les rêves,  

alambiquer mes phrases, en extirper du sens

J'utilise la plume, pour envoler les mots...

parfois à raz du sol. Je ne suis pas un oiseau,

J'utilise ma plume sans grande utilité ,

et c'est là, le vrai luxe

J'avoue je suis gâtée.

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Et toi, tu fais quoi pour les vacances?

Publié le par mapie

 

Ecoute, franchement là.. J'évite de planifier. J'occuperai mes journées.

 

Occuper ses journées à ne rien faire...

d'autre que  les apprécier. 

C'est un travail de fond.

Un truc de longue haleine.

 

Occuper ses journées à ne plus trop penser...

à ce que l'on n'est pas, que l'on ne sera jamais.

Accepter d'être soi.

C'est un boulot crois moi.

 

Occuper ses journées à aimer ... 

sans compter. Imagine la mission.

Les comptes ne tombent pas ronds.

Seule une cote "bien" taillée de petites attentions

débordantes d'un coeur simple et généreux pourra contenter le monde.

 

Occuper ses journées à ne pas regretter...

le voyage à Cancun, la maison de l'ile de ré.

Profiter. Juste ça.

Profiter  d'être là.

 

 

 

 

 

 

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Ca fait bientôt 10 fois que ... J'ai 10 ans...

Publié le par mapie

Sur la dernière consigne des impromptus: "nous vous proposons de rédiger le petit discours que vous imaginez faire à votre famille et à vos amis, lors de votre 100ième anniversaire, afin de leur relater la période de votre vie où vous avez écrit sur le site des Impromptus. "

 

 

""""J'ai 10 ans,

J'sais que c'est pas vrai, mais j'ai dix ans...

ça fait bientôt 10 fois que ... j'ai 10 ans..."""

 

Le plus fou... C'est que  je vous vois... grandir, je vous vois murir, je vous vois vieillir...  mais moi??? 

Rien... 

 

Et si la vie, ne m'avait permis de faire le point et surtout d' user... des points de suspension... je crois bien que je serais restée coincée à 10 ans sans même les multiplier ( mes dix ans... j'entends...)...

 

Bien sûr, j'ai toujours aimé écrire.

Bien évidemment, j'ai toujours cherché à mettre en mots ce que je voulais savoir, croire, vouloir, rêver, ou espérer...  

J'ai commencé très tôt sans chercher à toucher pour autant les étoiles .

 

Mais il m'aura fallu  me poser sur  la branche solide des "Impromptus Littéraires" pour pouvoir  libérer à tous les vents mes écrits.

Il m'aura fallu me poser à l'ombre des Impromptus, pour comprendre que jamais les mots n'étaient anodins, et que le regard  et le ressenti du lecteur était une richesse, un partage.

 

Et cela... c'était... ouh la la... 

"Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre...." 

C'est assez simple, cependant, les Impromptus ont posé le stylo  la presque veille de mon demi siècle... Car oui... sans pour autant chercher à côtoyer les étoiles, je suis de ceux qui se sont posés sur la lune un 20 juillet...

 

Tout Un chacun... Nous avons été ... auteurs derrières nos claviers.

Alors à vous ici qui m'écoutez  en vous demandant quand ce discours va t'il donc s'achever... je dirai les mots d'une personne de mon âge avancé:

En toute  vie , il ya une succession d'avant et d'après... mais il ne s'agit pas pour autant d'achèvements. C'est ce qu'il s'est passé après les impromptus... mes mots  comme les leurs ont continué à voler à tous les vents... à nous tous, à vous tous les mots susurrent, crient ou accompagnent...

Oui, nous sommes humains.

 

Ainsi va la vie!  

 

 

 

 

 

 

 

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Partir?

Publié le par mapie

texte écrit sur la consigne d'écriture des impromptus littéraires: ""On vous propose de partir sur l’instant. Quelle est votre réaction ? Oui non où quand comment pourquoi …"

 

 

Partir?

Là, comme ça ... tout de suite....?

Sans déc...  ??

 

Sans rien avoir préparé 

sensation de liberté

 

Sans adieux, ni au-revoir

"sensas de décompression"

 

Sans avoir rangé la maison et surtout les placards

sans dessus dessous

 

Sans avoir vidé le frigidaire

sensé être plein en ce début de semaine

 

Mais s'ils s'inquiètent, s'il leur arrive quelque chose...

sentiments mitigés

 

Et le lapin? Qui va s'occuper du lapin?

sentimentalisme déplacé

 

Sans en avoir envie?

Sans en avoir besoin?

Sans raison?

Sans but précis?

Sans essence?

 

 Sensassssssss !  

Ok , on fait ça!!! Je fais ça!! 

Je m'tire, j'm'arrache, je décampe, je prends l'air...

 

Comment ça... sans personne?

Ok... sans peur et sans reproche!

 

Comment ça, Sans retour ?

Insensé!

 

 

Tu sais quoi?  

Je pars sur l'instant, faire des courses au marché. Je vais préparer le repas, il est déjà presque 11h... et j'ai bien d'autres choses à faire que de perdre mon temps à imaginer que j'en ai les moyens!

Sans déc... !

 

 

 

 

 

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La borne

Publié le par mapie

 

 

Texte  écrit sur a consigne des impromptus littéraires: "nous vous proposons de vous laisser inspirer par ces trois photos (crédit photo Tisseuse), ou par une seule d'entre elles au choix, afin de nous conter en vers ou en prose votre flânerie buccolique."

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est un plat de verdure, qui borde une rivière 

lacet  un peu lassant, miroitant l' eau de vie 

stagnante, elle est marais. Et là sur l' onde claire

Aucun chêne , ni roseau, aucun arbre ne plie.

 

Un phare, seul et  lointain, souvenir de la mer

retirée, corps blanc et cime rouge, tendu

 vers le ciel, minaret isolé, dans les airs, 

appelle qui voudra, secours âmes perdues.

 

Isolé, et peu fier au milieu de nulle part 

Visité quelque fois  et  par un pur hasard

Il prévient les grenouilles d'un vol de libellules

 

Ce phare est insensé, en ce lieu , juste bête

à moins attendez donc, je chausse mes lunettes

qu'il ne s'agisse en fait d'une borne kilométrique.

 

 

 

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Nos mots croisés

Publié le par mapie

 

 

- Stop Eric, ça ne peut pas continuer . Tu ne peux pas oublier de vivre ta vie au profit de cet écran pourri!.

Assis sur une jambe, comme un enfant de 5 ans, en caleçon et tee-shirt Rollingstone délavé, Eric est penché sur son ordi.  

Avec détachement.. il se tourne vers  Amélie et dit:

- Regarde.. 

Sur l''écran de son apple book,  la photo d'un berger australien faisant du surf sur une dune de sable  au soleil couchant, et dessous en lettres blanches:

" le soleil couchant est un artiste de génie" - D. rollin

Voilà.

C'est tout Eric. Un détachement presque irréel avec la réalité. Un côté un peu perché, rêveur, décalé... 

Amélie souffle sur son café, toujours trop chaud ; une façon pour elle d'évacuer son exaspération sans que cela ne reste trop agressif . Elle attrape les clés de la maison, embrasse Eric sur le front,  puis file comme chaque samedi matin faire son heure de "barre au sol". La journée va être dure. Elle travaille aujourd'hui. Il lui faudra encore être en forme pour les 11 heures à venir.

Eric passe le plus clair de son temps libre sur l'ordi, le téléphone, et son e book. Rien d'anormal, c'est la génération qui veut cela . La sienne? Non pas tout à fait, et c'est ce qui lui donne cet air persistant d'adolescent attardé. Cadre supérieur dans le secteur bancaire s'approchant dangereusement de la cinquantaine, il se considère plutôt comme un pionnier dans  le secteur de l'aliénation informatique.

S'il  lui fallait pédaler pour avoir du réseau dans cet écran qui cadre sa vie, Eric le ferait. Ses mollets seraient  de béton du moment que la connexion reste bonne.

Les photos incongrus de chiens sur la plage, les jeux en ligne et autres réseaux ne sont pas un but en soi. Son intérêt se porte plutôt sur les ateliers d'écritures. 

Mais il en est convaincu, un mec qui écrit n'est pas hyper glamour. Tout au moins, beaucoup moins qu'un "vieux beau arrivé dans la vie" qui joue comme un ado aux jeux en ligne des heures durant pour évacuer son stress .

Il l'a compris, Eric.  Il sait qu'il vaut mieux essuyer quelques reproches récurrents de sa femme, plutôt que d'afficher au grand jour l'image d'un pseudo écrivaillon non publiable et par la même non publié, que personne ne lira jamais. Hormis quelques autres scribouillards de même acabit à la passion commune.

George est l'une d'entre eux.  J'entends, une plume carrée qui use du clavier en clandestinité. 

 

GEORGE

 

Sa touche est alerte. A force de soumettre régulièrement quelques billets mettant en scène ses personnages,  elle a fini par fournir un joli canevas  déjà bien étoffé pour un roman. Il s'agira sans doute  d'un livre de gare ou d'aérogare, certes, mais tout de même... George a ce petit supplément qui fait que lorsqu'on le lit, on accroche. Eric et lui se sont trouvés. Ils sont en quelques sortes des copains d'exil sur cette terre oubliée d'une littérature gratuite en voie de développement. Leurs échanges de commentaires se sont voulus courtois et surtout sincères dès le commencement.

Puis ils se sont faits de plus en plus personnels et impliqués:   corrections, impressions sur le textes, sentiments, résurgences...  Les échanges dépassaient du cadre, et Eric sentait qu'entre lui et cet écrivain quelque chose de ténu se nouait. Quelquechose qui allait bien au-delà d'une simple amitié épistolaire. 

George vivait en couple et  sa moitié avait une vie sociale extrêmement chargée , ce qui lui permettait quelques soirées  libres pour s'adonner, dans la petite enclave aménagée de sa chambre, à cet élan vital de créativité et depuis quelques temps aux échanges avec cet Eric qui l'épaulait amicalement, adroitement, avec cette bienveillance nécessaire et spécifique aux ateliers d'écriture.

Pour George, la pratique de cet exercice relevait de l'hygiène de vie. Il n'était absolument pas concevable de vivre sans écrire. Son ordinateur est un membre à part entière de son corps.  Son outils de travail et son "nécessaire de complétude". 

 

AMELIE

 

- Je suis là dans une demi-heure.  Ne prenez plus de rendez-vous Emilie, là je suis full et archi full!

La séance a dû être écourtée une fois encore. Amélie est  harcelée par les appels  directs de demandes  de rendez-vous en urgence .  Amélie est gastro-entérologue. Longues études, carnet de rendez-vous booké, humour noir de chirurgien, soirées de gala... un véritable cliché juché sur une paire de longues jambes fuselées . Car Amélie est plutôt jolie, de cette beauté douce  qui ne passe pas avec le temps. Jolie ligne entretenue par des séances de coaching deux matins par semaine, et une alimentation saine comme il ne se fait plus. 

Régulièrement, elle reprend Eric comme elle l'aurait fait avec son fils, si seulement elle en avait eu un.  Ce côté brouillon chez son homme l'attendrissait et l'agaçait tout autant, voire peut-être un peu plus "tout autant" ces derniers temps... Il faut dire que ses journées sont lourdes et souvent chargées de patients  qui requièrent toute  son expertise .

Quand elle a reçu Rodolphe en consultation privée, Amélie n'ignorait pas qui il était. La salle d'attente foisonne de vieux journaux et Rodolphe a eu sa semaine de gloire lorsque les prétendants au nouveau gouvernement ont été nominés. Joli gueule, intelligent, marié et plutôt sympathique, mais... grand fumeur, peu sportif et terriblement stressé ...  En d'autres termes, le candidat parfait pour un petit début d'ulcère...

 

RODOLPHE

 

Rodolphe DuTilley.. l'archétype du politicien. Les études de droit, science-po et les nouveaux partis politiques qui se veulent ouverts et novateurs mais qui se tirent dans les pattes comme jamais. Marié à 29 ans avec une étudiante de la sorbonne , passionnée d'histoire de l'art, il en compte aujourd'hui 51, et si une douleur persistante ne se rappelait pas à lui, il afficherait son demi-siècle avec brio.

L'intellect et la politique lui semblait être le mariage parfait , un peu comme l'aurait été la musique et la danse ou la raclette sur la pomme de terre...  Une telle alliance ne pouvait que matcher. D'ailleurs, sa vie est une autoroute.  Un peu laçante mais rapide et sans sorties de route autres qu'efficaces et nécessaires. 

 

- Il va falloir apprendre  à respirer Monsieur DuTilley. Votre corps vous le demande pour le moment avec une certaine douceur, mais il risque de vous le crier si vous ne veillez pas à l'écouter dès à présent. 

Sport, marche à pied, ballades en foret, arrêt de la cigarette et  régime adapté...

- Je vais m'y consacrer à plein temps!  Après tout, le gouvernement peut attendre un quinquennat ou deux, le temps que je me retape, répond t'il en toute dérision. Pourriez-vous s'il vous plait, faire un mot à mon épouse , lui dire que nous ne pourrons promener son ordinateur en forêt ... car je n'ai pas le coeur de la priver de son poumon artificiel... pour un poumon naturel lui même un  peu... souffreteux! 

Amélie sourit. Il y a décidément chez ce Rodolphe, un truc bien sympathique qui résonne dans sa vie ... 

- Je vous revois dans un mois avec les résultats d'analyses, et on refait le point.  J'ai chez moi aussi, effectivement un ordinateur assez peu  enclin aux promenades au grand air.. J'apprends à faire sans, et je ne saurais trop vous conseiller d'en faire autant! 

 

Rodolphe est  affable, mais il reste inquiet et les mises en garde  de sa gastro résonnent dans sa tête.  Rapidement, devoir prier son épouse chaque matin de l'accompagner pour marcher, devient un stress supplémentaire.  Aussi décide t'il de faire sans . Il part donc respirer sur les quais de seine, seul, chaque matin.. Bon 15 minutes, pas plus, mais il aime bien cette parenthèse. Les gens promènent leur chien, courrent, respirent, titubent ou pratique ce sport bizarre avec des gestes zen...  Une véritable étude anthropologique qu'il aurait certes aimé partager avec Cécile mais ...

 

CECILE

 

Cécile, et son ordi. Cécile et ses recherches. Cécile et sa thèse. Cécile et ses expositions.... Il a aimé ce côté intellectuel passionné. Surtout les premiers temps, lorsqu'ils échangeaient l'un et l'autre  leurs visions du monde et de l'art. Et de l'art dans le monde et du monde dans l'art....  Les diners étaient enflammés, passionnés. Les regards lourds et enfiévrés. Le dénouement souvent  très tendre dans leur grand lit carré. Une touche de leur propre art dans leur propre monde... Cécile a toujours aimé les études, lire et les mots. Les mots sous toutes leurs formes. Mais, quand Rodolphe a commencé à prendre des responsabilités politiques plus engagées, il a fallu faire des efforts, être sociable... et sortir plus que de raison. Les diners, les expositions et les vernissages... un monde de mots efficaces mais qu'elle trouvait cruellement dénués de magie. 

Cécile a commencé à trouver refuge dans son travail puis dans son ordi puis dans ses propres mots puis dans un petit monde parallèle... Celui de l'écriture... Un monde dans lequel Rodolphe n'avait aucune velléité à pénétrer, étant déjà trop bien ancrer dans ce qu'il nommait:  le vrai monde. 

Elle lui a pourtant dédicacer son premier ouvrage. Ce petit bouquin sympa  d'une soixantaine de pages  léger mais espiègle et profond à la fois. A peine  en avait-il lu une ou deux pages, que Rodolphe lui expliquait qu'il ne pourrait en aucun cas être publié au risque de donner matière à ragots et autres quolibets sur leur vie commune  qu'il souhaitait être publique ... sa politique en souffrirait forcément... De quoi tuer la poule dans l'oeuf....

 

AMELIE

 

En parlant d'oeufs, Pâques est tombé pendant les vacances cette année et Amélie est ravie de s'être octroyée quelques jours off pour l'occasion. Une bonne façon de profiter des premiers rayons de soleil, s'offrir un spa , se balader à la fraiche  sur les quais et voir les bouquinistes comme elle le faisait il y a.... bon ok... au moins quelques bonnes dizaines d'années...

C'est devant de vieilles affiches publicitaires compilées , qu'elle croise Eric  ce matin là. Le pas alerte et le souffle court.

 L'affublant d'un salut doc, un peu familier, Rodolphe l'accoste souriant :

- Depuis notre dernier entrevue, je peux vous assurer que je suis devenu  un fidèle du quartier!

- Je m'en doute, l'assemblée nationale n'est pas loin!  Quelle chance de venir si souvent dans le coin!

- Oh là non,  je ne suis pas si souvent à l'assemblée!  Non, non, je parlais plutôt des quais de Seine... Pour tout vous dire, je suis les conseils avisés de ma gastro-entérologue. Je respire, je marche, tout cela , seul au monde, car les réseaux ont plus de poids qu'un pauvre député aussi  marié qu'il soit .

Il était charmant et un brin charmeur. Amélie se sentait d'humeur légère et lui proposa tout naturellement de l'accompagner à quelques unes de ses séances matinales afin d'en valider la teneur. Après tout , c'est bien ce qu'elle avait l'intention de faire durant ses congés et mieux vaut être bien accompagnée que  non accompagnée du tout.

Rendez-vous est  fixé pour le lendemain.  Puis le surlendemain. Puis le jour qui suit. Puis pour la grande chasse aux oeufs du champs de Mars, juste pour rire...  

 

CECILE

 

Le livre de Cécile avançait bien. Elle aurait vraiment souhaité pouvoir le publier, d'autant qu'un ami vraiment proche  le lui conseillait avec insistance. Peut-être qu'un nom d'emprunt suffirait à permettre de ne pas entacher la réputation de son mari , qui somme toute, depuis quelque temps, lui semblait moins sérieux, dans le sens "plus détendu voire plus heureux".  Son médecin avait dû trouver les mots justes car de toute évidence, Rodolphe avait pris de bonnes résolutions et se sentait déjà plus en forme.  Mais les mots justes, Cécile hésitaient à les employer lorsqu'il s'agissait de lui faire part  de son projet d'édition . Il ne s'agit pas de réveiller chez Eric des douleurs juste pour une histoire d'ego. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Eric le lui a laissé entendre à plusieurs reprises. Sa carrière politique est plus importante et moins aléatoire que quelques pages noircies qui elles, ne devraient pas changer l'avenir du pays... Face à de tels arguments, Cécile ne pouvait que se ranger de son côté.  George, était voué à rester caché.

En ressassant tout cela, Cécile s'affairait à préparer l'un de ses plats de prédilection: " le filet mignon laqué" et son gratin de légumes de saison  pour recevoir Monsieur et Madame "gastro-entérologue".. . une idée de son mari au revenir d'une de ses balades matinales. Après tout, pourquoi pas, cela changerait du gratin politique. Cécile aimait bien ces diners au pied levé, elle se sentait moins contrainte à la perfection et plus à l'aise dans son rôle d'hôtesse qu'elle savait mener avec beaucoup de naturel.

 

ERIC

 

- Tu es prêt chéri? Tu peux tomber la veste, tu verras , Rodolphe est absolument très cool et je n'imagine pas deux secondes que son épouse ne le soit pas non plus.

 C'était  la première fois qu'Amélie se voyait invitée à diner par un patient, ou tout au moins la première fois qu'elle acceptait. Dans son secteur Eric, qui se considérait comme un patron plutôt conciliant pour un poste de responsabilité tel que le sien, ne se faisait que de bonnes relations, mais jamais il ne dépassait du cadre purement professionnel.  Si bien qu'il  avait un peu rechigné avant d'accepter d'accompagner Amélie à ce diner. Puis finalement, la première coupe partagée et la gêne des premières banalités passée... il devait reconnaitre que le couple d'hôtes était effectivement absolument charmant. Surtout, elle. Une véritable crème. Ce côté," je te mitonne un petit repas tout en gardant un oeil sur mon ordi.." Eric a tout de suite accroché.

Pendant que Rodolphe et Amélie semblaient poursuivre une conversation entamée quelques jours auparavant sur  le conflit entre politique  économique et  laboratoires pharmaceutiques, en passant par les difficultés rencontrées au sein de l'administration  hôspitalière.. Cécile et Eric  s'aventuraient sur un terrain tout à fait différent... Après s'être rendus compte que leur moitié respective avait dressé un tableau assez exhaustif de leur addiction commune à l'informatique, il s'était lancé sur le sujet avec une joie non dissimulée.

- Le chien qui fait du surf sur la dune? ha ha... Mais tu es pire que moi !!! Aucun doute !!!  Non moi, au moins je trie les photos de vacances, je fais des albums... 

- Oui, ça c'est pour les débutants... après on se perfectionne ...

Eric et Cécile, deux gamins qui rient sous cape et s'échangent les trucs pour feinter leur moitié.. Deux ados attardés qui se racontent leurs déboires et leur addiction au clavier. Une complicité de cent ans d'âge dans une relation débutée depuis 2 heures à peine.. Un vrai mystère.

 

Cécile rougissait à mesure qu'Eric cherchait à comprendre ce qui la motivait  à passer tout son temps sur l'ordinateur... Les études, les comptes, le boulot, les vieux potes, les tutaux, les sites de rencontres.... Elle voyait qu'elle ne pourrait sans sortir fasse à un tel connaisseur qu'en lui faisant part de son projet, puis finit par lui expliquer qu'elle cherchait à éditer un roman.

-( Une crème, cette femme est une crème.... ) Eric était heureux.  Il se sentait... confortable. Drôle de terme, n'est ce pas? Dans cette conversation, il se sentait comme lové dans un bon vieux canapé avec.. un ami. Cette Cécile était décidément pleine de surprises.

Il s'en serait fallu de peu pour qu'il lui avoue que lui aussi aimait écrire  et y passait toutes les heures de son temps libre . Peut être plus tard... 

Quand Amélie et Rodolphe eurent fini de refaire le monde, le diner s'achevait. Bien qu'ils soient restés les chefs d'orchestre de la soirée,  il semblait qu'un jazz band indépendant et totalement improvisé  ait créé sa propre "variation" dans le salon.

Deux couples d'amis s'étaient trouvés, et se quittaient avec la promesse sincère de se revoir très bientôt . 

 

 

 

GEORGE

 

 

A peine les invités repartis, Cécile se jette sur le clavier.

 

- Salut, Eric, j'ai passé la soirée avec un adepte de l'écriture qui t'aurait plu, je crois! Un pur moment de magie.  Bref, je crois que je suis à deux doigts de publier mon livre. 

 

- Non? Un adepte de l'écriture qui s'affirme au grand jour? Tu as vu ça où? Eric répond depuis son smartphone. Amélie  est sobre et conduit sur le trajet de retour. Lui, un peu égayé et sous  le charme de sa soirée , comptait en faire part à son copain sans tarder.

 

-Accroche toi... il ne s'affiche pas au grand jour. Je le soupçonne de s'adonner à l'écriture, mais il ne me l'a pas affirmé.  Disons juste que l'intérêt qu'il a eu pour mes activités m'a paru  lourd de sens ! 

 

- Je comprends ce que tu veux dire. J'ai vécu à quelques détails près la même situation et je peux t'assurer que si je n'avais pas été encore un peu, intimidé... j'aurais fait part de mes activités d'écrivailleur...  Mais elle était super mimi, et franchement même bien mariés chacun de notre côté, je n'aimais pas l'idée de me tirer une balle dans le pied.

Tu sais ce que c'est... "on est jeune, on est beau et on aime que l'autre le croit comme nous !"

 

 

George souriait en lisant les lignes de son ami virtuel... Si seulement Eric savait... 

 

 

 

 

 

RODOLPHE

 

 

- Ton diner était parfait ma chérie.  Eric et Amélie ont adoré! 

Quand il s'adressait ainsi à Cécile, Rodolphe prenait cet air condescendant  insupportable. 

Amélie était charmante, malgré un côté un peu trop assuré. Il s'agissait plus d'une femme pour Rodolphe que d'une amie pour elle -même, mais à près tout, qu'importe. Le quatuor, lui , fonctionnait parfaitement et Cécile était prête à recevoir de nouveau le couple à la première occasion et lui fit comprendre avec engouement.

 

-Je vois Amélie, samedi  prochain, elle a reçu mes analyses... pourvu que... J'en profiterai pour faire une séance d'entrainement avec elle. Bon pour moi, cela ne sera pas de la barre au sol , mais elle me prête son coach... à voir...

Rodolphe n'affichait plus cet air soucieux des premiers temps. Il se sentait plus fort, pris en charge par le meilleur médecin de tous les temps ...Une coach et une amie... Il commençait à reprendre du souffle et lâchait la cigarette . Une vraie résurrection.

 

 

 

ERIC

 

 

Depuis cette soirée chez Cécile et Rodolphe, Eric ne cesse de pousser George à  publier son livre. L'idée que son ami puisse s'affranchir de ses propres angoisses et se lancer ainsi dans l'édition, est pour lui une sorte de coming-out par procuration. Cécile en s'ouvrant à lui l'autre jour, avait fait tomber un voile , ce qui étonnamment galvanisait son amitié numérique.

 

Un nouveau diner ayant été fixé avec Cécile et Rodolphe,  Eric a proposé spontanément le petit café littéraire place de la Bourse. Un clin d'oeil pour Cécile, un accès facile pour Rodolphe... bref une belle idée comme il savait en avoir lorsqu'il se sentait dans son élément.

En nomment ce lieu à George, il lui semblait qu'il l'intégrait dans la boucle et qu'ainsi la soirée serait parfaite.

George connait bien l'endroit, pour s'y être rendu à plusieurs reprises.

Et lorsque le soir même Rodolphe, lui annonce que leur diner aura lieu lui aussi à cet endroit, le lendemain , Cécile saisit. L'évidence était là. Le Eric d'Amélie était bel et bien son ami ERIC.

 

 

 

Elle ne dit rien à Eric et s'amuse d'avance à l'idée de d'avoir un coup d'avance et de pouvoir en jouer.

 

 

 

 

CECILE

 

 

 

 

Un peu plus sapés que la première fois, les deux couples se retrouvent dans ce petit café cosy aux murs parés de livres au mètre et de citations  bien trouvées.

Cécile  est entrée seule dans le restaurant pour rejoindre Amélie et Eric déjà installés .  Rodolphe se ferait attendre, juste un peu, le temps de commander un verre de Chardonnay...

 

 

Une fois tout le monde arrivé et les conversations croisées entamées... Cécile d'un air malin lance à Eric :

- Ca y est , j'ai choisi mon pseudo. Ce sera George. 

- Georges?

- Ah oui, mais attention... pas  Georges avec un S non moi ce sera sans le S

Cécile a ce sourire de gamine qui vient de faire un coup pendable et Eric  commence a se sentir... chaviré..

 

- Sans S ...comme?....George Sand?

- C'est ca ...  

 

Eric s'étouffe avec son carpaccio... puis tente de s'excuser dans un fou rire .

Amélie lui jette un oeil noir avant de reprendre sa conversation avec Rodolphe.

 

Voyant qu'il restait perplexe et dubitatif, Cécile ajoute  au détour de leur conversation en demi teinte un...

 

- Eric.... tu penses quoi des vieux beaux qui jouent aux jeux vidéo....?

 

 

 

 

 

AMELIE

 

 

Trois semaines que le diner à la Bourse s'est déroulé. Si Rodolphe n'a plus besoin de son médecin en tant que tel, il  est devenu évident qu'il en est devenu le camarade le plus fidèle.  Le sport, les conversations autour du perrier menthe et les ballades matinales sont entrés dans leur rituel.

Amélie retrouve en son nouvel ami, un peu de son mari au début de leur rencontre. Un homme sérieux, qui s'entretient, aime les responsabilités et aime à ce que l'on sache qu'il en soit digne. Un homme qui bouge, en société, et dont les discussions ne restent pas cantonnées dans le cadre des négociations bancaires. 

Un homme avec qui partager sa vision de la société avec cette impression que  ses idées pourraient avoir un impact qui sait.

L'amitié est une valeur refuge , Amélie le sait pour avoir soigné nombre de seniors en mal de ce lien. L'écoute se trouve bien plus souvent auprès de l'ami qu'auprès de la famille, c'est un fait.  Les sentiments n'y peuvent rien changer. 

 

 

 

 

CECILE

 

 

De son côté Cécile est un peu perturbée.  Rodolphe lui reproche son entêtement à vivre dans son petit monde étriqué.  Quant à Eric, il  ne lui écrit plus depuis ce fameux diner.  

 

George - Cécile 

Cécile - George

 

Une dissociation difficile à surmonter... 

 

Jusqu'au jour où, sur son écran s'affiche la photo d'un chien: 

 

Un border collie, les pattes posées sur un clavier semble taper  ces mots sur une page blanche: "chapitre 1"

 

et dessous en lettres blanches:

 

" Communiquer c'est partager au monde notre petit monde intérieur." Rod Yumba

 

 

 

Cécile sourit.

Le message est clair.

Elle l'a bien compris.

 

Elle appelle son éditeur.

 

Son roman de gare ou d'aérogare, sera publié sous le titre " Nos mots croisés"  avant le début de l'été. Elle le signera George sans S mais avec un C comme cécile.

 

Sa préface est écrite par un " vieux beau écrivailleur glamour", au succès prometteur... un certain EriK avec un K. ( comme Kakfa, une histoire d'affinité je crois)

 

 

 

Erik et George C ont convié  leur conjoint respectif  à la soirée de lancement du bouquin... un coming-out masqué en quelque sorte ! 

 

 

 

 

FIN

 

 

 

Publié dans juste pour les mots

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Les dés sont pipés

Publié le par mapie

texte écrit sur la consigne des impromptus:  "Je ne fais pas de brouillon ! " c'est ce que vous affirmez et  vous allez avoir toute la semaine pour nous expliquer le pourquoi du comment vous ne faites pas de brouillon que ce soit en vers ou en prose.

 

La perfection n'existe pas pour moi.

 Mon brouillon est une fin en soi

Je vis d'erreurs, de fautes... de frappe , et ma syntaxe n'hésite pas à s'octroyer  quelques largesses qui lui permettent d'exprimer avec force ses nombreuses faiblesses

Reprendre ma copie et  corriger mon "imparfait"?

Folie que tout cela !

N'est ce pas au pied du mur, qu'il faut tomber l'armure? Plutôt que d'arriver en haut, épuisé , vidé par l'effort fourni. Fourbu et étourdi à l'idée de regarder en bas.

Moi je m'allège de l'embarras. J'annonce la couleur à qui veut me voir telle que je suis. 

 je lance sur le tapis  mes 6 faces  à la fois: goût de l'inachevé, effort mesuré, éloge de l'imparfait, voie de progrès,  liberté d'exprimer, ébauche de début d'envie d'un "peut me faire" à volonté ...  

L'on peut penser qu'il s'agit là d'une façon de ne pas trop s'engager. OK.. Sans doute... mais il s'agit alors 

de la septième face du dé... et quoi? 

Les dés seraient donc pipés?

Publié dans juste pour les mots

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Ici, on rase gratis..

Publié le par mapie

Sur la consigne des impromptus littéraires " nous vous proposons à présent de démarrer votre récit obligatoirement avec l'incipit du roman "La peste" de Albert Camus :« Les curieux évènements qui font le sujet de cette chronique se sont produits en.....à ....» A vous de décider à quelle date et en quel lieu vous situez votre chronique !"

 
 
 
 
Les curieux évènements qui font le sujet de cette chronique se sont produits en - 400132 avant JC  à un jet de pierre  du grand rocher plat à bords tranchants.  
Je sais bien que pour vous cette époque est révolue et que vous mettrez en doute l'exactitude de la date... et pourtant j'en suis absolument sûre :  cet été là le prix du cachemire s'était envolé...
oui les saisons n'étaient déjà plus ce qu'elles allaient être... les soirées étaient fraiches et malgré la pilosité encore dense et de mode, nous avions besoin d'une petite laine dès que les derniers rayons du grand oeil rouge étaient avalés par les terres du fond.
 
A cette époque, les bisons laineux initiés avaient pour habitude de venir se raser "à la sauvage". Ce système était peut être un peu moins précis que d'aller se faire toiletter, mais gratuit et finalement tout aussi efficace... 
En se frottant le dos et le torse  sur les bords du rocher, leur longue et douce pilosité tombait en gerbe dense sur le sol., ce qui leur permettait d'aborder la saison plus légèrement . Poux, vermines et bestioles en tout genre reprenaient leur liberté une fois à terre, laissant un tas de laine quasi vierge, que nous autres, les deux pattes au grand front, avions pour coutume de ramasser.
Nous en faisions de petit cardigans qui répondaient à la demande grandissante du marché.
 
Ce jour là, donc, le ciel n'avait pas ouvert l'oeil de la journée... Il semblait de très mauvaise humeur et grondait sans arrêt. Alors que  les bisons laineux finissaient de se frotter contre le grand rocher .  Une boule de feu, lumineuse s'est abattue sur le roc, grillant à même la pierre, une trentaine de bisons nus.  
 
L'odeur était terrible... terrible...terriblement  appétissante.
 
Nous attendîmes quelques minutes que la pierre tiédisse puis dégustâmes  des morceaux de cette viande que nous n'aurions jamais imaginée aussi goûtue.
Bien évidemment, nous avions déjà testée de manger du bison, mais sa chair crue était âcre et sa peau épaisse et laineuse restait collée au fond de la gorge , ce qui avait provoqué l'extinction de certains d'entre nous...
Alors que là... là... Le bison cuit était craquant et délicieusement fondant... 
 
Ni graisse, ni plat à nettoyer, ni complication extrême... la pierrade était née.
 
Dès le festin terminé , une fois les restes conservés dans le rocher creux ... nous installions de grands panneaux et une signalisation visible depuis les terres alentours:  ici, on rase gratis! 
Ainsi, si le ciel venait à jeter un nouveau coup d'oeil sur notre grand rocher plat, nous serions prêts. 
 
Aaaah le marketing !  Très vite, mammouth, rhinocéros laineux et autres velus et plumeux se présentèrent au rocher plat pour venir se faire toiletter. Le lieux était plein 24H sur 24, 7 jours sur 7... Nous autres  les fronts bas,  scrutions le ciel  en espérant qu'il nous jette, ce même coup d'oeil brûlant de la dernière fois.
 
Inutile de vous préciser que notre faune était la mieux rasée sur des kilomètres... Mais hormis quelques coups de foudre bien tombés...  Il a fallu attendre 132 ans pour goûter à nouveau à la pierrade...
Le temps d'une guerre ... du feu...  mais franchement... ça valaient le coup d'attendre! D'autant plus qu'entre temps notre offre s'était diversifiée: cardigan, col roulé et autre boa en plume d'émeu pour les soirées  de gala.
 
Evidemment, je sais dès à présent, que vous douterez de la véracité de tout cela... et que mes tags de Lascaux n'y suffiront pas... et vous avez raison, restez vigilant!
 
Après tout, pourquoi en - 400 000 avant JC  la fake news n'existerait-elle pas?
 
 
 
 

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Moi je me projette...

Publié le par mapie

Texte écrit sur la consigne d'écriture des impromptus littéraires: "Nous vous proposons huit mots tirés du dictionnaire des "mots perdus": ripopée- tartouillade - rucherie - croque-notes - s’enganterguinetterhapsoderplumitif 

 

Certains lisent dans le marc de café... Moi je me projette dans la betterave.

Notez toutefois que si j'avais  ce don de lire dans le café...  Je ne patouillerais pas dans l'aplat de couleur rouge à l'heure qu'il est...

Tout cela n'est en fait qu'un concours de circonstances, une suite de hasards, un déroulement de faits découlant d'un banal incident , un dérapage en quelques sortes..

A l'origine, mon art était plutôt culinaire que pictural....

Enfin culinaire... entendons nous bien... J'avais pour objectif de savoir jouer de la batterie...

J'aime le jazz... et je m'étais engantée d'un batteur multifonctions  ( il jouait aussi de l'harmonica).

 Il faut dire que...

" J'aime tous les succès de Duke Ellington 
tous les standards d'Oscar Peterson 
Lionel Hampton 
Scott Hamilton   OK OK OK Ok... "

Un vrai batteur, pas un  croque-notes comme il y en a tant... non un passionné, un type qui aurait pu jouer du piano avec les orteils tant son corps sonnait juste .

Bref j'ai cumulé les points chez intermachin et j'ai pu m'offrir pour 15 euros la totalité de la batterie de cuisine.

Dites, Vous saviez que selon ce que vous mettiez dans vos casseroles, le son pouvait bruiter différemment? 

Oui, vous le saviez... évidemment...

 

Moi je l'ai découvert, en remplissant chaque contenant de produits différents... des légumes secs, de la mousseline de betterave  (l'art d'accommoder les restes) , de l'huile, de l'eau, du chocolat et même du vin...

Dites, Vous saviez que le bourgogne sonne plus plein et plus capiteux que le beaujolais?

Oui, vous saviez aussi ... évidemment...

 

Et j'ai fouetté, et j'ai battu, et j'ai mijoté à petit bouillon , bref j'ai créé . Je crois vraiment pouvoir dire que là oui là... j'ai rhapsodé sévère!  

Ma cuisine battait son plein quand les gendarmes ont forcé la porte. Ils parlaient de refus d'obtempérer , de tapage diurne et de folie culinaire... Se sont penchés sur ma batterie, en traitant mon instrument de  répugnante ripopée! Je devais immédiatement cesser "mes expériences", car  sinon il y  aurait un procès et que pour moins que cela , des sentences tomberaient...

Forcément j'ai vu rouge ... un véritable frelon dans une rucherie! J'ai pris une cuillerée de mousseline de betterave, et je la jetais à la la tête du gendarme qui s'esquivant adroitement , la laissa s'abimer contre le mur blanc de ma cuisine. 

C'est à cet instant précis. Lorsque la spatule de bois dans un bruit sourd fit une gerbe d'épaisses gouttelettes sur le mur, que mon oeuvre  extraordinaire prit vie. 

Un coup d'éclat, avait suffit à faire naitre chez moi un don que je ne savais être... comment vous dire... un peu comme la cerise qui tomberait par hasard dans le chocolat et donnerait la guinette , ce petit luxe extra..

Oui c'est ça, ma spatule de bois était cette cerise, et le mur blanc son chocolat. 

Si procès il y a, le plumitif  pourra rendre  compte de cette épiphanie: une  rhapsodie culinaire libératrice d'une fresque extraordinaire.  

Quelques esprits moins éclairés qualifieront mon oeuvre de tartouillade, j'en conviens. L'avenir le dira... 

Dites, vous saviez que les fresques romaines n'avaient pas été signées par leurs auteurs... et que les pyramides d'Egypte non plus? 

Oui, vous saviez bien sûr...

 

Autres temps... Autres moeurs...

Moi j'ai signé mon mur... Des fois que....

 

 

 

 

 

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le lé

Publié le par mapie

Toujours dans la collection des plaisirs minuscules "impromptus" ;-)

 

-Prends l'angle , et tire doucement. Attention! très doucement, sinon tu risques de tout perdre.... vas-y... 

-Aïe... oh et merde, il commence à se réduire...Je vais le perdre, on va le perdre !!!

-Déconne pas, là!  Souffle profondément, inspire ! Humidifie!!!! Ne laisse pas l'affaire se détériorer,  cela peut aller vite!!!!

- non, non...je n'y arriverai pas, je te dis , c'est fichu!!

-Fallait le préparer aussi !Tu ne m'écoutes pas! 

-Attends tout n'est pas perdu... regarde, il s'élargit à nouveau ....

-Ok là, c'est bon, tu poursuis calmement... ça va bien se passer...

-Je l'ai ! yes!  On l'a eu!

Entier!  j'ai décollé le lé en un seul morceau!

Plaisir minuscule ,voire un peu ridicule... mais qu'est ce que ça fait du bien!

Prochaine étape: dérouler le rouleau de scotch!

 

 

 

 

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