Copine et ses épouvantails

Publié le par mapie

 

Copine n’attend rien de plus des autres, que de vivre comme eux. 
Des gens qui vivent en groupe, qui s’invitent et rigolent et se confient la vie...

Elle voudrait  tellement fort se fondre dans leur clan, qu’elle en devient  gênante car trop accaparante et souvent décalée ...

Les relations sociales devraient être naturelles quand on est une enfant. Mais aussi étonnant que ce soit, Copine n’est plus seulement une enfant, elle a 13 ans. Et à cet âge là, le « naturel » n’est déjà plus dans le relationnel. 
Pourtant, Copine ferait tout pour y arriver:  rire d’elle-même,rire des autres, répondre à  des paris idiots et pardonner sans cesse les coups bas.

Copine est affectée par un TDHA, ce trouble  méconnu et pourtant bien banal qui ne la différencie  qu’à l’inadéquation de ses comportements impulsifs parfois, régressifs aussi et hypersensibles souvent. 

Certes au collège, Copine a des difficultés d’apprentissage. Mais après tout qu’importe, du moment qu’elle a des amis... non? 
Oui... sauf que, tout comme l’amour, l’amitié bien vécue induit la  réciprocité. Copine aimerait tellement, elle aussi, avoir au moins une bonne amie, mais rien n’y fait...

Copine est désarmée.  


Pour attirer la confiance, il faut qu’elle se face confiance. Qu’elle apprenne à s’aimer sans complaisance  certes, mais avec l’indulgence et le respect qu’elle mérite.
Or Copine ne s’aime qu’à travers les autres, ces autres qui ne lui rendent que des moqueries ou de l’inintérêt. 
Elle se sent meurtrie et en colère. Quoi de plus normal?

A la maison, le malaise de Copine a envahi toutes les pièces de la cave au grenier. Copine est épuisante physiquement, moralement et surtout affectivement. Une impression de gachis dévaste les moments de vie.

Sa famille est aimante et copine est chanceuse, elle le sait. Ici aussi, elle voudrait être acceptée, ne pas se sentir rabaissée, dévaluée en regardant la fratrie grandir un peu plus vite qu’elle-même parfois à ses côtés. Elle se sait difficile. On le lui dit souvent. Elle crie, s’énerve et se rebelle parfois jusqu’à la tyrannie.
Ses frères et soeurs se plaignent, ont honte ou moralisent, même les plus jeunes s’octroyent des aires condescendants.  
Compliqué,sous les cris et dans l’adversité, d’entendre l’appel à l’aide d’une soeur ou d’un enfant...


Copine n’est plus chez elle qu’à travers les écrans, là où elle se croit libre d’échapper au jugement.

Les docs, les psy, les aides de toutes parts tentent de l’accompagner pour grandir sereinement.

Et donc... c’est quoi l’histoire?

L’histoire, c’est que, pour que Copine aille bien il faut que ses proches à commencer par elle-même, apprivoisent  qui elle est.
La normalité est un terme galvaudé.
Copine est normale comme vous et moi.
Copine est d’une sensibilité exacerbée. Elle a besoin de gens intelligents autour d’elle. 

Intelligents?

Intelligents , oui, et surtout intelligents émotionnellement parlant. 
Mais nous avons confiance car cette intelligence émotionnelle se cultive!
Copine plante des graines depuis des années et récoltera d’ici peu ce qu’elle a semé.

C’est une question de temps, de patience et de maturité. 

Il faut juste éviter que des blessures ne viennent dévaster ses semis.

En cela, c’est vrai, Copine donne à ses proches beaucoup  de travail. 
Ils sont en quelque sorte ses épouvantails 😉

 

 

 


 

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