panne de réseau
Ils sont trois... à souffler, piaffer, agoniser... mourir en quelque sorte... de ne plus être entiers...
Il faut dire que c'est jour de vacances et qu'ils ne sont pas au ski...eux...
Ils ressortent les vieux jeux xbox, les jeux d'ordi... pâles ersatz de ce qu'était leur vie avant... avant... quand il y en avait... (du réseau)
Depuis ce matin, 9H42... Ils s'adressent la parole. Si si, ils se parlent entre eux je vous dis, car plus fort qu'un lien fraternel, ils ont trouvé un lien numérique. Et celui-ci semble bien être coupé...
-"Tu en as toi?"
-"Toujours pas"
-"Tu as essayé de rebrancher? "
- "Plusieurs fois mais rien..."
Ils trainent leur caractère comme un boulet plus ou moins lourd à porter selon leur degré d'addiction.. . et viennent à moi pesants et épuisés à l'idée de ne savoir combien de temps encore ils devront endurer...
Ils regardent la diode verte et rouge clignoter.. allument, éteignent, débranchent, rallument...
- Putain... mais quelle merd....!
La tension monte... au fur et à mesure que les heures s'écoulent...
Et mon geek à l'agonie, fiel à la bouche, dans une dernière supplique :
-" laisse-moi les appeler maman - laisse-moi leur dire! - laisse-moi faire.!.."
Et moi de lui répondre:
- "Je te dis que cela ne sert à rien pour le moment, ils ne peuvent rien faire..."
Lui, à bout de nerfs:
"- Je m'en fiche. Faut que je leur dise que ce sont des blaireaux! A moi, au moins ça me fera du bien! "
Quelque peu gênée moi aussi je l'avoue par l'inconfort de la situation, je prends les choses en main... compose le numéro, celui qui ne sert à rien mais qu'il faut essayer, des fois que...
.... En raison d'un trop grand nombre d'appels... toutes nos lignes sont actuellement occupées....
Je raccroche. Prends un bouquin. ( geste salvateur s'il en est...)
Décomposés, mes trois condamnés, eux, craignent la perpétuités...
Ouf... Cela n'a duré qu'une journée... une toute petite journée de galère ... sans la fibre, le réseau , internet quoi...
Ce truc nous a bouffé. On ne sait plus s'en passer...