Le pied à l'étrier

Un texte écrit sur la consigne des impromptus littéraires: " le pied à l'étrier...."

Sergio ...

Le bon, la brute, et le truand... 

Tu le vois ce regard sombre mais vif, cette barbe de plusieurs jours,  stetson sur la tête, cigarillo dans la bouche, ceinturon....  

Tu le vois  ...  

Ce type là, c'est moi ...

Je suis le bon...

J'accède au cannasson avec brio , le pied à l'étrier et hop me voilà prêt à monter et descendre sur ma bête ... mon joli jumper ne fait pas d'histoires,  il sait qui le chevauche... Il a connu pire, et ne connaitra pas meilleur...

Bon... j'ai pas trouvé  les tiags que je voulais... Chez Eram, ils n'avaient que la paire à 39,90 euros... celle avec des boucles sur le coté... et moi, en aficionado, je sais bien que les vraies ne sont pas sensées avoir toutes ces fioritures.... mais bon...  Rien ne me gâchera la ballade.

Pas aujourd'hui, pas par un temps pareil...

Je m'sens...  like a cowboy...

Regard détaché, limite blasé, je regarde droit devant ...  la tête me tourne un peu, j'ai la nausée... C'est peut-être les churros... mais pas grave... le cheval connait la route...

Ils ont un sixième sens ces animaux... pas pour rien qu'on dit qu'ils sont les meilleurs amis de l'homme... à moins que ce ne soient les chiens...

Pas grave non plus... J'ai murmuré à l'oreille de mon cheval... Il m'a dit de bien tenir les rennes des fois qu'il ne stoppe un peu brusquement et surtout de ne pas descendre avant son arrêt complet... Marrantes ces bestioles...

L'important c'est le regard,  je te dis... le mien est plissé, détaché , un peu sombre ... juste ce qu'il faut pour inquiéter ... Et surtout montrer qu'on est habitué ...

Merde, il freine!

Oh le con! j'aurais dû tenir les rênes!!

Je viens de me vautrer... les santiags coincées dans l'étrier ... j'ai glissé sur le carrosse  d'à côté... 

Pas grave...

Je laisse passer un tour et vais reprendre un ticket...