Il n'est de beauté sans laideur...

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( écrit pour les impromptus- thème: le spectre)

Je n’ai pas eu besoin de me cacher pour l’apercevoir… celui dont j’ai crains la venue depuis qu’il m’était apparu….

Comment vous expliquer… C’était le jour de son entrée fracassante dans mes pensées…, j’ai su de suite qu’il ne me quitterait plus.

Il rodait la nuit dans le couloir, le jour dans le placard...et notait sur une feuille de papier recyclé (écolo il l’était, je l’avais éduqué!), chacun de mes rêves insensés pour me les resservir sous un angle biaisé, agité, déséquilibré… le moment venu.

Le  moment venu ... Cet instant qu’il guettait… tapis dans un coin de mon être, sans même apparaître à ceux et celles qu’il avait bien connu.

 

Lorsqu’il rodait élégamment vêtu de son costume trois pièces aux couleurs vert moussu, vert de vase, vert bourbier, vert feuillu… le spectre cauchemardesque laissait ses empreintes à travers les méandres de mon esprit telles des signes de piste qui me conduiraient à coups sur jusqu’à lui.

Vert moussu, vert de vase, vert bourbier, vert feuillu… ses teintes maladives imprégnaient le tissu de ma vie, de mes actes, et,  m’étaient resservi juste à l’instant précis où la beauté des choses aurait dû m’être offerte. 

 

L’écorce des arbres et la senteur du sous-bois devenait malgré elle, le signe verdâtre de cette chose en moi. La table de bridge où se jouaient les parties « bon-enfant » en toute amitié sans tourment devenait un lieu inéluctable de soirées dépravées.

 

Ce spectre n’était autre que la laideur des choses… celle que l’on ne veut pas voir, mais qui un soir de grand bonheur à ne plus en savoir que faire… a surgit là, dans le noir, dans son grand costume vert moussu, vert de vase, vert bourbier, vert feuillu… pour me dire qu’il n’est de beauté sans laideur… et que de beauté sans laideur je ne verrai plus.

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