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juste pour les mots

Coiffeur de star

Publié le par mapie

Elle avait porté  plainte en l’état, et le crime fût jugé sur pièce. Difficile de décrire le choc provoqué au sein du commissariat de Guéret. Un tel traumatisme aurait pu suffire à mettre le coiffeur au mitard pour de très longues années tant le crime avait été circonstancié et le criminel coupable.

Il faut dire qu’ici à St Dizier, le titre de miss Creuse a toujours été une fierté. En remportant la couronne, la petite était devenue le joyau du village.

La procureur de la république, mère de la miss, a immédiatement signé un mandat d’arrêt. L’urgence absolue était de faire cesser toutes ses activités  à ce criminel de la beauté.

Philou était le seul coiffeur du village. Depuis que la miss avait été élue à la salle des fêtes de Bourganeuf, il s’était fait une clientèle de «citadines » auprès desquelles il jouait les matadors à grand coup d’anecdotes sur la « future miss France » qui à l'entendre, n’était autre que "l’aboutissement de son travail acharné".

… Des premières couettes  lissées à 14 mois pour la fête de l’amical des commerçants, à la frange ébouriffée occultant ses quelques imperfections, pour enfin, dans un esprit visionnaire, finir en apothéose, grâce la simplicité d’un rafraîchissement des pointes qui avait valorisé notre princesse au diadème… 

-« Cette petite est mon oeuvre! Je me fais fi de n’importe quelle tête à coiffer pourvu qu’elle accepte de moi d’en faire la nouvelle miss de l’année! »

Vous l’aurez compris. Philou avait tout simplement pris la grosse tête. Du jour au lendemain , les prix s’étaient mis à flamber, c’était normal... "parce qu’il  le valait bien"…

Coiffeur de star, il s’était attelé à créer des produits capillaires, activité dans laquelle , selon ses dires, il excellait. 
Au passage quotidien de la miss Limousin, ce matin, Philou lui a fait l’éloge  au combien délusoire d’un nouveau produit fabriqué par ses soins pour rendre la tessiture capillaire aussi solide et douce que de la soie sauvage.

Miss Creuse qui finalement n’attendait guère plus qu’un shampoing, le laisse à son affaire sans se soucier d’avantage de son argumentaire.

Un rinçage, deux rinçages, trois rinçages… les mèches  restent collées en un amas visqueux à la couleur olivâtre.

 Aux quelques endroits où le masque d’argile se décolle, le cuir chevelu ne l’est juste plus ( chevelu…).

Lisse et  brillant comme s’il sortait de chez le tanneur, le crâne échevelé de la miss est dévasté. 

Miss Creuse ne sera plus. 
Elle enfile un bonnet et file au commissariat.

Repoussera? repoussera pas? 
Voilà , à cet instant là, vous en savez autant que moi.

 

 

 

 

 

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Le stagiaire

Publié le par mapie

Défis algomuse: incipit:  « L’ascenseur s’arrêta brusquement entre deux étages »
 

 

L’ascenseur s’arrêta brusquement entre deux étages…entre le treizième  et le quatorzième. Pour moi, ce  n’était pas la première fois, mais inéluctablement la dernière …

A cet instant où le stress est à son comble, ma volonté d’aller au bout de la mission rend l’incident pénible mais étonnamment gérable . Je sais qu’en de telles situations, il suffit de garder son calme et agir en conséquence.

Alors j’ agis.  Je pose le paquet au sol. 
Il pèse son poids et la charge est instable. Je ne voudrais pas provoquer l’incident. Pas comme ça. En me confiant cette mission, mon chef m’a dit:  «  Ce que tu fais là, petit, c’est le nerf de la guerre!»
 Je veux lui faire honneur. je serai à la hauteur.

Au quatorzième, c’est la direction générale. A cette heure, le lundi, ils sont tous en réunion. Seules les petites mains font la pause.  
J’appuie sur le bouton alarme pour prévenir la maintenance, mais je sais que c’est inutile. Ils sont en pause eux aussi… un presque « fait exprès ».

Alors j’attends. 
Je sais c’est « con » d’attendre mais j’attends, et je sais que bientôt, ils attendront eux aussi – alertés  par mon absence et par leur instinct naturel de survie. 
Peut-être auront-ils l’idée de sortir pour voir…

J’attends…

Cela dit, Il ne faudrait pas qu’ils tardent. Car ici, Les choses se compliquent. J’entends un bruit faible mais continu. Une sorte de chuintement. Je crois que le gaz s’échappe! 
Le sol exhale une odeur lourde et sucrée… Ne pas céder à la panique. Agir.

– Je ne peux tout de même pas leur faire ça! Et pourtant, soyons clairvoyants: Froid, le « nerf de la guerre » ne vaut plus rien! 

Je m’assieds à même le sol de la cabine d’ascenseur .. J’ouvre le paquet. 
Et là, je signe mon arrêt. 

Je croque à pleines dents dans le «  signature «  du chef, j’avale les frites de la directrice marketing et je bois le soda de son « bras droit ».

Je sais c’est moche.  Seulement, l’ascenseur pourrait rester coincé encore de longues minutes…

Et  il y a plus moche encore:  leur apporter un « Mac Do » froid!  
Je crois que là, il s’agirait alors d’un véritable attentat.

Les portes s’ouvrent enfin… Je file sans explication, en laissant sur le sol les débris de mon forfait. 
Au fond de moi, je le sais, mon stage est terminé. 

 

 

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Les voisins sont sympas

Publié le par mapie

défis algomuse: lézard et taupe conversent au jardin - sentiment oppression
 

 

Ah tout de même!

Mais qu’est ce que tu fouisses à des heures pareilles! Le lézard fixait la pelouse depuis le dernier quart de terrasse encore un peu ensoleillé. 
Ça fait  2 heures que j’attends pour te présenter aux voisins. Maintenant, ils sont tous repartis… et pire encore, ma pierre a refroidi . As-tu idée du temps que cela prend au soleil pour chauffer à coeur du carreau en gré cérame? 
Ben je te le dis moi! Beaucoup de temps! Si tu veux t’insérer dans le quartier, il va falloir te plier aux horaires ! Ni trop tôt , ni trop tard!

- C’est que dans la journée, la terre n’est pas meuble et j’avoue que je crains de croiser des humains.

- Pour le coup je comprends. Tes nuisances leur pèsent, tu détruis leur jardin!

La petite taupe le regardait du haut de son monticule… Elle ne voyait que peu de choses mais ressentait comme à chaque fois l’oppression et la haine qui déferlait sur son mode de vie. 
Et le lézard de reprendre d’un ton comminatoire:

- Pour revenir aux voisins, il m’a été rapporté que ce besoin de soigner ta sortie en érigeant systématiquement  un piédestal était d’une arrogance sans nom.

Ne vas pas t’imaginer que les écureuils, pinsons ou autres hérissons vont supporter ton chantier toute l’année! Je veux bien jouer les médiateurs mais il va falloir y mettre du tien! 

- Mais, Je ne suis pas arrogante,  je fouisse ! Où veux-tu que je mette la terre? Elle s’amoncelle dans mon séjour!  Je suis bien obligée d’en faire un monticule, si je veux balayer mon intérieur…

- Je ne sais pas moi, je ne suis pas architecte ni même paysagiste, mais il me semble que l’heure est au «home staging ». Un peu de ré agencement dans ton immobilier  devrait suffire  à apaiser le voisinage. 

A présent, je file avant que le soleil ne se couche et tu devrais en faire autant. Demain est un autre jour… et n’oublie pas: «  fouisseur ou pas, un voisin se doit d’être sympa! »

 


 

 

 

 

 

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Le tailleur d’espoir

Publié le par mapie

consigne d’écriture algomu :  impressions à la lecture d’un journal intime, écrit par un tailleur, le 16 dec 2021. Un thème : convalescence.
 


« Ce livret ne vous regarde pas, alors rendez lui la pareille! »


C’était un carnet à spirales, tout ce qu’il y a de plus basique. Un de ces objets simples qui vous bouleversent d’efficacité. La petite phrase de mise en garde, faisait effet d’une accroche , sorte de « teaser » volontairement laissé là  pour ferrer le lecteur… un peu comme le gros titre «  journal intime » qui  éveille malgré vous, votre curiosité.

- Et vous l’avez ouvert?
- Quoi donc? Le carnet? Évidemment! Vous ne l’auriez pas fait, vous? 
C’est une pépite dans notre quotidien ! La trace de vie... L’empreinte de normalité dans notre monde insensé ! 

 

Synkiv, le 16 décembre 2021 

Cher journal,

Aujourd’hui, je crois pouvoir dire que j’ai achevé la première partie de mon «mémorial aux optimistes » . Il y en a plus d’un millier de pavés, et j’espère bien pouvoir en faire d’autres encore… Je sais que cela semblera sans doute peine perdue pour les broyeurs d’espoirs mais il est temps de marquer notre époque d’oeuvres positives.  
J’ai choisi de travailler le granit car c’est une pierre dure et durable. Je crois qu’il faut un symbole fort pour relever les coeurs…

 

- Ce journal appartenait donc à un artiste du burin... Un tailleur de pierres?

- Oui, je crois. Un bâtisseur d’avenir contemporain… J’ai cherché des croquis , mais je n’ai rien trouvé de plus que quelques quadrilatères ornés de gravures florales et symboliques.

 

….. Je vais baptiser cette oeuvre: «  convalescence ».
Cela me semble  bien à propos pour une période de pandémie comme celle que nous traversons. 
Il ne me reste plus qu’à communiquer pour que chacun puisse venir prendre part à l’édification …  Ce sera magnifique, tout en restant discret, j’ai hâte, tellement hâte!

 

- J’ai refermé le journal et j’ai levé les yeux alentours .
Au mur, la une  du journal local montrait un petit homme d’une quarantaine d’année posant devant un tas de pavés de granit polis et ornés de gravures toutes plus jolies les unes que les autres. Il souriait à pleines dents. L’article expliquait « comment chaque optimiste du coin était invité à bâtir la bordure du parc de la mairie du village. Il s’agirait d’une oeuvre commune et riche de sens. »
Un support simple, aussi bouleversant qu’un carnet à spirales…

- Mais je ne comprends pas. Je n’ai pas vu de bordure, ni d’ailleurs de parc devant la mairie du village?

Non. Réfléchis deux secondes. Tu n’as pas vu non plus  la mairie…. Les optimistes de Synkiv ont été pris de cours…, d’ailleurs, depuis peu, le mémorial des optimistes a été rebaptisé «  résilience ».

 Le temps viendra où chaque habitant du village souhaitant croire à un avenir meilleur pourra prendre part à la reconstruction . Alors, il pourra insérer  un de ces jolis pavés de granit gravé où il le souhaite, pourvu que… pourvu qu’il soit suffisamment visible et qu’il rappelle  à chacun que le noyau dur de la vie, c’est l’espoir.

- Et le tailleur d’espoir?
- Toujours rien…mais j’espère…

 

 

 


 

 


 




 

 

 


 

 

 

 

 

 

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Question de timing…

Publié le par mapie

Incipit algomuse en gras…
 

L’homme descendit du scooter, jeta un regard circulaire, et disparut dans la foule. Sur le porte-bagages, un paquet-cadeau…attirait le regard des curieux.
 

Le piège était grossier. Pourquoi avoir laissé un paquet au vu et au su de tous? Le papier était coloré et arborait un de de ces noeuds faits avec soin par un commerçant scrupuleux de son image.

 A proximité du véhicule, les femmes serraient leurs enfants contre elles en leur intimant l’ordre de presser le pas .  Ce scooter brandissait son cadeau menaçant  comme un vieil homme pervers  offrirait des bonbons aux enfants…Les regards interrogateurs et inquiets des passants se croisaient.

- Quelqu’un a t’il vu quelque chose? 

Averti par la rumeur qui circulait, la patrouille de quartier s’est approchée précautionneusement du véhicule. Après une rapide enquête,  il s’avérait que l’homme que d’ailleurs personne n’avait véritablement  vu, était peut être une femme. Il ou elle était sans doute barbu(e) ou moustachu(e) puisque personne n’avait décelé ni sourire, ni parole, ni rictus quelconque sur son visage... Avec le recul, il était d’ailleurs fort probable que ce scooter rutilant ne lui appartienne pas, puisqu’il n’avait pas pris la peine d’y mettre un antivol.

Cet homme ou femme louche  a donc laissé là, délibérément, un scooter orné d’un colis-cadeau, sans doute piégé, avant de s’évanouir dans la foule.

Suite à de telles constatations, un cordon de sécurité fut très vite installé. Si personne ne se présentait avant 5 minutes, il était annoncé que le pauvre scooter pris en otage par le paquet cadeau, allait faire les frais de l’affaire…


A cet instant, à l’angle de la rue, Gilbert, tout excité sonne à l’interphone.
- Jules! Descends vite!!!! J’ai une surprise pour toi!! 

7 minutes… c’est ce qu’il  aura fallu à Jules pour descendre et regagner la petite place particulièrement chargée ce soir..

Bilan: Un bruit sourd, un morceau de casque noirci dépassant d’une boite cadeaux éventrée et la carcasse de ce qui devait être le plus top de ses anniversaires….

Gilbert, satisfait de son quartier si bien sécurisé, se tourne alors vers son fils :

- Tu vois mon Jules!  Dans la vie tout est une question de timing…Aujourd’hui, pour toi, ce n’était pas le bon timing.

- Papa, Tu étais contre cette idée de cadeau. Ne me dis pas que tu l’as fait exprès !

- Non! Bien sûr que non! Mais force est de constater que le scooter n’est décidément pas un engin « sécure »!

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

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Un rêve heureux

Publié le par mapie

Hier il m’en souvient, je fis un rêve  heureux 

dont le souvenir seul eut suffit à ma vie.

je respirais la paix et le parfum sauvage

d’une liberté crue.

J’étais un être pur, essentiel à moi même.

Aucun mot ne saurait sans contraindre vous dire.

 

hier il m’en souvient, Assise dans la cuisine,

à prendre mon café, à beurrer mes tartines.

J’ai vécu la douleur du souvenir perdu. 

l’éphémère onirique n’avait pas survécu.

 

Apprivoiser les rêves, ne pas les contenir

Offrir à notre vie, d’en connaître plusieurs.

Et garder pour ce soir, cet espoir un peu fou,

de vivre un autre rêve, un autre rêve heureux 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans juste pour les mots

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La perquisition

Publié le par mapie

consigne d’ecriture: deux mots rares: affiquet et euménide, et 3 contraintes: pickpocket, sentiment de domination et carte routière….

 

La commission rogatoire mentionnait «  vol de bijoux et autres actes frauduleux ».

- Mais  vous n’y pensez pas!  Vous ne pouvez pas m’inculper pour « vol de bas étage »! Je ne suis pas un pickpocket, moi! Je ne détrousse pas le touriste en mal de sensations! Regardez un peu autour de vous, si vous avez un minimum de goût, vous y reconnaitrez tout le raffinement, qui est le mien!

Le petit homme tournait sur lui même  pour mieux balayer la pièce dans laquelle ils se trouvaient tous. Le regard vif et affûté, tel un oiseau de proie, il se jette sur l’un des agents.

Il arrache des mains du brigadier un pochon en plastique,  l’agite avec frénésie et poursuit :

- Cette montre par exemple… Cette montre à gousset n’est pas une vulgaire Piaget tirée à la sauvette sur une rombière du Marais! Non, messieurs, cette montre  a été habilement otée de l’avant bras de l’ambassadeur du Botswana, si si du Botswana, alors qu’il était en visite à la FIAC en automne dernier! ça vous la coupe ça, non?

Alors que l’officier lui rétorquait  qu’un voleur restait un voleur,  l’inculpé vociférait de plus en plus fort:

-Je vous dis, qu’il ne s’agit pas de simples vols! Je suis d’une toute autre envergure! Je suis un collectionneur!  Un esthète, un amateur d’objets d’art, qui oeuvre avec talent à nourrir sa passion. Contrairement à un simple chapardeur d’affiquets, je suis un véritable aventurier, en quête de trésors.

Et d’un geste grandiloquent, il se met à déplier une petite carte  routière.
- Allez-y! pointez du doigt n’importe quelle destination et vous verrez !
 

Tandis qu’ aucun des hommes ne se prêtait au jeu, il se mit en quête de leur démontrer tout « l’exotisme » de ses larcins:

- Ici… Il  pointa du doigt la commune de saint Flour  et montra d’un autre, un sachet  scellé - j’ai cueilli cette amulette.

- Là ( à quelques kilomètres de wissembourg) , cette jolie barrette!  Elle était sur la  coiffe d’une mariée absolument divine!

- Cette boucle de ceinture provient de Cherbourg…ici… et là… et encore là…

Il ne s’arrêtait plus, ébloui  par sa propre aventure, jusqu’à ce que les gendarmes n’entravent son manège en lui passant les menottes.

A cet instant, l’ aigle qui se croyait volant haut et altier au-dessus de simples ignorants en uniforme, se métamorphose en corbeau moche et niais,  et attaque dans un dernier croassement :

- De toutes façons, messieurs,  il est inutile de jouer les euménides… la vraie justice ne peut être que de mon côté. Plus que quiconque je mérite ces fabuleux objets.
Ne serait-ce que pour avoir eu le plaisir d’y toucher, vous devriez juste me remercier!

 

 


 

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Et vous me laissez choir

Publié le par mapie

Racontez la vie passionnante ou déprimante d’une corde à linge…
 

Un rien me suffit à faire l’enchantement des oiseaux au départ… ils se tiennent tous en rang prêts à prendre l’envol à moins qu’il ne s’agisse de quelques pinces à linge, objets figuratifs du printemps à venir…  Allez savoir… je me sens d’humeur joyeuse, et si un funambule passe sur mon chemin je lui tendrai le fil, faute de tendre la main.


Je suis comme ça. Fiable, simple, droite et efficace. Il ne tient qu’à mon fil et un filet de vent pour sécher vos atours du lever au couchant.  
 

Oups, pardonnez-moi, où ai-je la tête ? (Pas dans les arbres, cela va sans dire… trop de feuilles nuirait à  mes activités.) 

Je suis la corde… la corde à linge…. objet de la discorde avec tous vos voisins, on me trouverait vilaine, même au fond du jardin.

J’avoue, j’assume. Et pour être sincère,  je ne ferais rien d’autre avec tant de plaisir que de sécher vos culottes et autres sous vêtements au vu et au su de tous. Quoi de plus gratifiant?  Le parfum de l’air frais imprègne vos tissus, et je m’en gargarise la corde avec extase.  

Je sais, je ne suis pas dupe. Je ne suis que peu de chose.

Quelques gouttes de pluie, et vous me laissez choir!


Je suis la corde à linge, rappelez-vous en!  
Je fais mon show tous les jours, au fond du jardin, pourvu que le temps le veuille bien!

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Il aime, se laisse aimer

Publié le par mapie


Consigne d’eciture:

Un petit texte poétique avec pour contrainte de reprendre les vers de Baudelaire suivants:
Qui n’a jamais emprisonné de cœur.
C’était un palais infini,
Qui donne à penser que le Diable
Ce monstre tout gonflé de haine et de crachats.

 

 

 

Qui n’a jamais emprisonné de coeur, n’a pas connu de reine.

Il n’est de coeur épris qui ne soit prisonnier.

Dans son écrin, il bat, souverain de nos vies.

Il aime, se laisse aimer , il aime, se laisse aimer…

 

Puis soudain, tout s’arrête. L’écrin est éventré.

C’était un palais infini, où régnait les envies

Celles qu’on dit, celles qu’on crie,

Celles qu’on murmure derrière les murs…

 

C’est à présent, un vide indicible et odieux

Qui donne à penser que le Diable est passé.

Ce monstre tout gonflé de haine et de crachat

N’aura fait qu’une bouchée de ces 

coeurs en émoi.

 

 

Publié dans juste pour les mots

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Échanger, c’est desserrer le couvercle…

Publié le par mapie


 

 


Parfois,  je croise des gens, et j’entame la conversation, juste  pour quelques mots...  et voilà que je débute la promesse d’une amitié furtive et éphémère.

Echanger un sourire, un conseil ou plus encore, c’est desserrer le couvercle difficile d’un bocal et  laisser croire à l’autre que c’est lui qui l’a fait.
C’est agréable, désintéressé, enrichissant et satisfaisant.

D’ailleurs une « amitié éclair » a cela de bon qu’elle ne se joue de rien. Elle ne cherche pas à plaire, elle est - tout simplement.

Sans doute est-ce la raison pour laquelle il est souvent douloureux ou juste décevant de constater que la magie d’une première rencontre s’estompe dès la seconde.

Enfin, pas pour tout le monde… 

Certaines personnes ont ce truc…. Ce truc qui fait que d’un simple contact, elles construisent le début de quelque chose. 
Ce truc un peu magique de conserver d’une  « première  rencontre » , l’ingrédient nécessaire à chacune des fois qui suivront.


Ce sont des collectionneurs d’instants éphémères  qui peignent  la vie  telle une fresque pointilliste à coups de hasards et d’opportunités saisies, de rencontres et d’échanges, uniques mais réitérés maintes et maintes fois, comme tout autant de premières fois.

Ils créent du lien et l’entretiennent.
Ce truc, je crois, c’est simplement d’aimer les gens à tout instant et pas seulement parfois.  Ce truc, c’est accepter que le couvercle du bocal que l’on vous tend ait été desserré pour vous également avant.
Echanger n’est pas à sens unique, et dans les deux sens il semblerait que cela soit: agréable, désintéressé, enrichissant et satisfaisant.

 

«  je pense que cela veut dire que les rencontres de hasard sont importantes pour le bien-être des gens. »

Haruki Murakami - Kafka sur le rivage

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