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juste pour les mots

Vivre

Publié le par mapie

Défi  algomuse : incipit: vers de P. Verlaine en gras . 
 

Quelque chose du coeur, enfantin et subtil, surgit un beau matin aux abords de l’abime. Une frayeur inconnue, inconsciente et primale, mêlée de volontés et d’instinct animal.

Vivre un peu plus longtemps  vous donne à  cultiver le terreau de promesses qu’un jour, on vous a fait. La jeunesse  égarée sous un tas de souvenirs , sous une pile de passé demande à revenir.

Avoir peur de demain, réfléchir à la vie, et s’inquiéter que l’autre puisse être inquiet de soi. Devenir fragile sous des abords rugueux est beaucoup plus subtil,  et malicieux parfois.

Vieillir en pleine conscience,  pour se venger d’hier, et remercier demain de ne pas être encore.

Vivre

.

 

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La nature nous dit

Publié le par mapie

Une seule contrainte en gras..


 

Le rayon  caressant du soleil, ce matin, nous offre le bonheur d’être là bien vivants.

En creusant des ornières qu’elle emplit de son eau, la pluie leste nos pas et notre quotidien.

La nature est humaine, et la bêtise aussi. A ce titre, le  brouillard nous offre la clémence de faire quelques erreurs ou quelques embardées.

Parfois un ciel d’orage annonce sa colère, une chute de  grêlons annonce la sanction.

L’ arc en ciel – nous rappelle l’enfant que l’on était, et l’espérance aussi de «demains » enchantés.

Ainsi va la vie, la nature nous le dit. 

Mais ce qu’elle ne dit pas, assez précisément, c’est l’avis de tempête et ses retentissements . 
Ces vents violents, tenaces et menaçants qui annoncent le pire: l’incertitude de l’avenir.

Il en faut des journées de douceur ensoleillée et d’arcs en ciel colorés pour vaincre la peur de l’incertain, tant les  bourrasques sont nombreuses dans une vie d’humain.

Dehors le vent hurle sans trêve et dans ma tête aussi. 

Les peurs s’entrechoquent et les idées s’affolent. Épuisé de lutter contre l’incertitude,  mon corps perd le contrôle et disjoncte d’un trait. 

Lividité soudaine puis … plus rien.

Le choc sur le carrelage amorce l’oxymore d’une violente accalmie.

      Le sol est froid, 

           Les sons assourdis, 

                Le blanc des murs est d’hôpital …

La neige – voile ouaté  de douceur éphémère camoufle les angoisses, et nous laisse  la possibilité d’envisager l’avenir: pareil, mais en mieux.

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Sortez l’apéro!

Publié le par mapie

Contrainte: la vie ou les vies d’une bouteille…

 

– Quand je serai grande,  je serai « dame jeanne »,  criait la mignonnette, du haut de son rayon aux bouteilles et canettes de sa colocation . 

Une femme me choisira pour orner son salon, je serai l’objet sympa chiné pour l’occasion!

– Allons donc! Qui t’a mis dans le goulot pareil vin frelaté? 
Comme tes pairs, tu verras, tu seras recyclée. 
Qu’importe le flacon, tu promettras l’ivresse. Et tiens-toi le pour dit: prendre de la bouteille n’est pas une fin en soi.  
J’ai connu des flacons et autres bocaux de bonnes souches. Ils ne trônaient certes plus dans les salons cossus mais ils oeuvraient en officine ou en cuisine avec brio.

Un brin décontenancée de ses 5 cl de liquide ambrée, la petite bouteille hoquette et répond alors à la boite de noix de cajou qui tenait ces propos:

– Tu as raison.  J’avoue  que je suis inquiète de me voir mêlée à d’autres verreries mais si l’avenir est pluriel, il devrait être  beau!

Qu’on ouvre le minibar et sorte l’apéro!

 

Publié dans juste pour les mots

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Les âmes vagabondes

Publié le par mapie

Contrainte algomuse: Incipit en gras

 

Dans la nuit douce de la petite citée médiévale, le clocher égrenait les heures. 

Les chats coupaient parfois les intervalles des cris de leurs combats, mais…cela n’était rien, rien comparativement aux bruits du silence.  

Une fois les portes de la ville fermées,  les  habitants  se calfeutraient dans leurs maisons pour  laisser aux absents l’aisance de déambuler dans les petites rues pavées sans autre bruit que le silence de leurs pas feutrés. 

Depuis toujours, les anciens croyaient que le respect envers les disparus était de leur laisser la place une fois la nuit venue. Les parents parlaient de traditions, les plus jeunes criaient à l’oppression et les petits, eux, regardaient au dehors pour essayer de voir, ce (ou ceux) qu’ils ne pouvaient entendre, mais dont on parlaient tant.

Souvent ils installaient une lampe-tempête sur le bord de la fenêtre et se hissant sur la pointe des pieds, cherchaient du regard une ombre, une silhouette, un mouvement nouveau… 

Parfois, quelques coups de vents faisaient voleter un journal ou quelques légers détritus qui prenaient alors forme de leur imaginaire.

Si toutefois, quelques visiteurs de passage venaient à s’installer dans l’une des auberges , il était de bon ton de les inviter à respecter la consigne. Pas de sortie une fois la cloche sonnée. 

Etait-ce par respect ou par peur? Toujours est-il que le calme régnait.

Dans cette petite bourgade, aux âmes vagabondes, pas un maire n’a cessé de dormir sur ses deux oreilles les nuits durant.  
Chaque maire est réélu par tacite reconduction jusqu’à… jusqu’à ce qu’il ne se réveille plus. Ou plutôt si, mais uniquement la nuit, pour errer lui aussi, dans les ruelles calmes de sa douce cité. 

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La charge

Publié le par mapie

contrainte algomuse: l’incipit en gras…
 

 

Le commencement du déclin de l’amour se fait toujours de la même façon : … Un jour, l’un ou l’autre se met à compter. 

Évidemment  me direz-vous que l’un ou l’autre se met à compter, il compte même beaucoup. C’est le principe de l’amour… sauf que moi je parle d’un autre compte. Je vous parle de ce moment ou l’un ou l’autre compte le temps qu’il passe à attendre, il calcule la fatigue du trajet, le prix d’un cadeau, le nombre de mois passés avec l’être aimé…

Là voyez-vous, ce compte est le début du décompte.

N’allons pas  croire pour autant que l’Homme est limité dans sa capacité à aimer, ou que l’amour inconditionnel n’existe pas. 
Il existe, bien sûr, à condition que toutes les conditions soient réunies.

La principale condition est l’autonomie de l’être à aimer inconditionnellement.  Car soyons clair, telle une batterie, l’élan amoureux se décharge. 

Le déclin n’est pas la fin de l’amour, le déclin est juste le symptôme de sa fragilité.

Le truc c’est de savoir s’il est bon de laisser la batterie se décharger jusqu’au bout puis de la rebooster au dernier moment, ou  s’il est préférable d’assurer une charge permanente régulière …

Personnellement , je roule en électrique depuis peu. Ma voiture me confiait encore hier qu’elle préférait des charges régulières mais jamais à plus de  80 pour-cent …  

De là à extrapoler à l’humain ce pourcentage, il n’y a qu’un pas que je franchis de ce pas. 

Certains pensent que le plus simple est d’aller au bout d’une histoire d’amour, puis de recommencer ailleurs avec la fraicheur et l’attrait de la nouveauté. 

D’autres, au contraire, considèrent que lorsque « l’heure des comptes » est arrivée, la véritable histoire peut enfin commencer. C’est un peu contraignant , mais, faites moi confiance, avec les chargeurs rapides…on a plaisir à prendre le temps de s’occuper de sa batterie.
Tout le monde ne roule pas en électrique, mais pour les smartphones ça marche aussi! 

Un dernier conseil:  Evitez la charge à 100%  trop c’est trop… cela vous épuise une batterie!

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Les progrès…

Publié le par mapie

Contraintes: hamster - paon et désenchantement 
 

 

 

Mardi  – mesdames devisent place du marché.

 

– Alors toi non plus, tu n’as plus personne à la maison?

– Non, pas le choix… C’est la crise, dit dame hamster, fataliste et désenchantée. 

Aujourd’hui, si tu veux travailler, il faut savoir « pousser à la roue », là où elle se présente. Du coup, Les petits sont tous partis dans un « parc de roulement intensif ».

C’est un travail difficile , mais là-bas au moins, tu peux courir, jour et nuit, sans t’arrêter. Du coup ils se défoulent, tous frais payés.  

 Tu te rends compte qu’à lui seul, un hamster sportif et courageux peut alimenter la batterie d’un vélo électrique en une journée? Avec ces parcs de roulement intensif, le rendement est tel que toute la société humaine va être révolutionnée! 

– … mmm, je me demande si nos hamsters ne feraient pas mieux de pédaler pour piloter  directement un pouss pouss à leur compte plutôt que de faire croire aux humains qu’ils ont de l’énergie dans les mollets.…

Je veux dire… faut pas exagérer , ils vont  tuer nos bébés, et pour peu de frais !

– Je sais, je sais… ne m’en parle pas…C’est ma troisième couvée, pas un seul de mes petits n’a supporté la cadence. 

Mais j’ai confiance, les humains en sont conscients. 

La preuve, ils viennent d’embaucher des paons pour refroidir l’atmosphère. 

Les pauvre volatiles doivent faire la roue huit heures par jour et s’incliner sans discontinuer afin de rafraîchir les coureurs …

Ils appellent ça la climatisation renouvelable. 

– ah ok… s’ils font des progrès…

Publié dans juste pour les mots

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A une tuile près

Publié le par mapie

Contraintes algomuse : un fakir, un usurier,un prince 
sous le meme toît  - le coeur sec

 

Feriez-vous cohabiter un prince, un usurier et un fakir sous le même toit , vous?

 

Bien sûr que non.

Même le meilleur des contes pour enfant ne trouverait pas de moral suffisamment pertinente pour justifier une telle promiscuité !

 

A moins que …

A moins que le prince ne soit désargenté . Totalement ruiné par une conjoncture si  mauvaise que même son château ne vaille plus un clou. La colocation étant la seule issue honorable, le prince ferait alors une annonce auprès de la population pour y offrir le gite en échange de menus services, le temps de rétablir sa condition.

 

Voilà, donc, où nous en  sommes  …

A un détail près… le château ne vaut plus grand chose, mais il vaut:  un clou.

 

A la vue de la petite annonce, l’usurier avait tout de suite compris que siéger au château donnerait du poids à ses affaires. Une adresse prestigieuse améliore les commandes.

L’homme peu scrupuleux saurait valoriser un château qui valait des clous. Il eut l’idée ( il faut le reconnaître,  assez brillante)  de s’acoquiner  avec un fakir en pleine expansion professionnelle.

 

Le pauvre prince qui n’avait profité que d’une éducation lacunaire et dont la principale qualité était de se réjouir d’un rien, se félicitait de trouver aussi rapidement de pareils voisins de palier. Ainsi donc, la colocation  avait-elle débuté.

Ni une, ni deux, les 3 colocataires firent la paire… ( et oui, il faut bien reconnaître que la mixité sociale de tous temps, reste un sujet compliqué)…

Le prince vivait donc assez seul et désœuvré pendant que les deux autres s’agitaient ensemble à finir de le dépouiller.

Sous prétexte de la réparer, le fakir désossait la toiture. Pas un clou ne résistait. Les tuiles tenaient par la force du Saint Esprit.

L’usurier touchait un pourcentage sur chaque clou et raflait la mise en se frottant les mains…

Tout cela à la barbe et au nez du prince qui n’y vit goutte jusqu’à … L’hiver.

 

Il faut dire que l’hiver est arrivé en automne cette année là… et des gouttes,  le prince commença à en voir tomber dans son verre de rosé dès l’heure du souper.

Ainsi, tandis qu’il s’épongeait la tête en mirant vers le ciel qui menaçait entre les tuiles disjointes de la toiture, eût-il un doute quant à la qualité du travail effectué.  Il vint donc à leur parler.

 

Les hommes au coeur sec et au porte monnaie à présent bien garni, prirent la mouche face à une telle ingratitude et lui claquèrent la porte au nez.

 

La violence du choc fit trembler le château.

Les tuiles s’amoncelaient sur le tapis mouillé.

L’hiver serait long. Le prince le savait. Mais il voyait le bon côté des choses, en regardant le sol, car après tout…  « il n’était plus à une tuile près ».

 

 

 

 

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Le cercle

Publié le par mapie

Contrainte algomuse d’écriture: juste quelques mots en gras…


 

Dans le salon privé, aux ors un peu désuet où autrefois venaient  converser quelques grands, l’entre-soi est de mise, et la mise convenue.

Les hommes, vins bus, livres lus, imbus d’eux-même … se plaisent à penser qu’ils ont la liberté de pouvoir tout dire, voire même d’intéresser.

Ils  s’écoutent parler.   S’obstinant à user de concepts qui leur sont étrangers mais qu’ils ont apprécié de pouvoir énoncer sans  même les comprendre. Ils assènent leurs préjugés, s’encensent et congratulent de « bons mots » les paroles de leurs pairs.

Suffisamment  éméchés pour ne plus s’arrêter, ils brodent, exagèrent, puis viennent à digresser… le vin aidant et le peu de culture épuisée.

La teneur des propos s’épaissit au fil des heures. 

D’ailleurs ils ne s’écoutent plus et laissent s’échapper sans plus de retenue que des fonds de pensées. 

Déversoir nécessaire de leur fin de semaine, le salon feutré est à présent bondé d’hommes ivres, fatigués. 
Quand le cercle est fermé, que la boucle est bouclée, 
l’entre-soi est de mise mais la bonne mise n’est plus.

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Porcs1 / Homme0

Publié le par mapie


contrainte: incipit en gras/ infox 

Tabassé par 7 sangliers qui marchaient sur leurs pattes antérieures, un chasseur porte plainte.

Mercredi matin, monsieur Y se rend au lieu dit de la table d’orientation à Chantilly. A peine garé, le malheureux quinquagénaire se retrouve encerclé par une horde de sangliers skinhead, belliqueux, et surentrainés.

Selon les dires de ce dernier, deux d’entre eux se sont juchés sur leurs pattes arrière pour lui décocher une droite en pleine face avant qu’il ne s’écroule sur le sol. 

C’est un automobiliste qui a vu s’éloigner les porcs sauvages.  Le témoin encore choqué relate que les sangliers avaient quelques poils hirsutes sur la tête: 

« Il ne manquait qu’un perfecto et quelques piercing pour parfaire le tableaux. Ils roulaient des épaules, l’air satisfait, tels des caïds de banlieue, après un règlement de comptes!».

Le plaignant, négociant en produits capillaires, vient de mettre sur le marché une toute nouvelle brosse prometteuse en poils de marcassin.  Les investigations pourront nous confirmer  s’il existe un lien de cause à  effet.

La brigade des eaux et forêts, les gardes chasses et les vétérinaires de Maison-Alfort prennent  l’affaire au sérieux. Ils sont unanimes. Jamais, le porc sauvage n’a exprimé avec autant de finesse et de précision sa capacité à mimer les travers belliqueux et revanchards de l’humain. 

Publié dans juste pour les mots, Infox

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Objet libérateur

Publié le par mapie

Défi algomuse :Les deux vers de A.Rimbaud sont en gras.

 

 

Petit Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course 

Les tristesses, les rancoeurs qui puisaient à la source

De la vitalité si fragile de l’Humain

Que je voyais tirer sur mes fils, des deux mains.

 

Transportant au plus haut les prières des siens

Je voltigeais offert aux grands vents incertains

J’étais Aérodyne volant au fil de l’eau

Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau

 

En quittant son poignet, j’affranchissais sans doute 

Et l’ado de ses chaînes, et l’homme de ses déroutes

 

Cerf volant au devant d’un avenir meilleur 

J’étais pour l’un et l’autre objet libérateur.

Publié dans juste pour les mots

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