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ces coups de sang

Le faire-part

Publié le par mapie

Contrainte: une invitation à diner chez quelqu’un que l’on déteste…

 
  

 

– Je te préviens, s’ils s’attendent à ce que je mette un smoking… C’est mort!

Non mais sérieusement, tu as vu l’enveloppe? Et ce texte… C’est d’un pompeux…

– Ben quoi, c’est chic et plutôt cossu!

– Plus tape à l’oeil, il n’y a pas!  C’est fou ce besoin de se faire remarquer tout de même !  Ils ne peuvent pas faire comme tout le monde, un petit coup de fil, un sms, ou une invitation à la volée?  C’est simple, on dirait… un faire part de mariage, leur truc!

– Mais Éric! C’est… un faire part de mariage!

– Oui, ben voilà … tu vois! Quand je te dis que c’est tape à  l’oeil…

Tu en connais beaucoup toi des gens qui se marient et qui s’en vantent en plus, en m’invitant à diner ?

Franchement, regarde le… Il est  moche ce faire-part… Il manque de personnalité ! On dirait  un mailing! 

 Moi si je me mariais , je ferais un truc plus cool. Une vidéo d’invitation tiens. Quelque chose qui donne envie, parce que là, je vois pas trop qui pourrait avoir envie de répondre favorablement à une telle invitation à diner!

  De  toutes façons, tu n’as jamais pu les supporter ! Laisse tomber, on leur fera un petit cadeau et je répondrai que nous ne sommes pas disponibles .

– Mais c’est injuste! Ce n’est pas moi qui ne les supporte pas! C’est eux qui sont insupportables !

– Peu importe cela revient au même! 

– Mais pas du tout! C’est à eux de ne pas venir! Je ne vois pas pourquoi nous nous priverions d’une invitation à diner à cause de deux mal embouchés!!!!!

 

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L’entrave

Publié le par mapie

 

Quand du souffle d’en haut votre coeur est touché  - V Hugo
 

 

 

Ma peine se diffuse, inapte à endurer

les titres racoleurs  de BFM tv

Dans mon salon,  je flotte, pauvre hère échoué

Entre deux trois coussins , au fond du canapé.

 

Inutile ce chagrin! Je dirais même odieux! 

Tu frises  l’indécence, c’est irrespectueux !

Sais-tu combien tu as, que d’autres aimeraient avoir?

C’est le printemps dehors, souris c’est ton devoir!


Sans doute… Il n’empêche…

 

Quand du souffle d’en haut votre coeur est touché 

Que la souffrance humaine vous reste inconcevable

Que le cynisme ambiant d’un monde désabusé 

Entrave toute espérance, un jour, d’une paix durable

 

Quand il est de bon ton , de se faire une raison

L’homme est un loup pour l’homme, et autres citations..

 

parfois… j’ avoue…

J’ai un coup de mou. 

 

 

 

 

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Le monde de demain

Publié le par mapie

Aujourd’hui les russes ont envahi l’Ukraine… 

Et quoi?

Faut- il vraiment donner une suite à cet incipit brutal , aussi brutal que l’annonce qu’il nous fait du monde de demain?

Est-il raisonnable de croire que c’est réalité?

 Le ciel est bleu dans mon jardin et les pépiements des oiseaux paraissent anachroniques.

Où est le vrai?
Est-ce la mésange qui continue à chanter dans une nature créée pour la paix?
Ou bien, est-ce ce monstre de cruauté que l’on nomme la guerre  et qui rappelle de manière récurrente et déconcertante la laideur humaine.

Je sais, je sais...L’équilibre n’est jamais qu’un état de déséquilibre permanent. Aspirer à la paix est pour beaucoup une forme de faiblesse, voire de  naïveté…

Toujours est-il, qu’en occident, pour garder l’équilibre, nous voulions croire que la clé résidait dans le fait d’ajuster les oscillements  et non pas de déterrer les fantômes du siècle dernier.

Et tant que les mésanges pépieront au jardin, je voudrai croire à mieux pour le monde de demain.

 

 

 


 


 

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Dégât collatéral

Publié le par mapie

Hier, je promenais ma migraine sous les frondaisons des arbres. Le soleil était  bas, et la douceur de fin de journée me portait à la réflexion suivante:

Colère et tristesse sont deux termes qui se répondent comme des rimes embrassées…

J’ai trouvé la phrase jolie, d’autant que ce sentiment mêlé de tristesse et d’ire était prégnant dans mes pensées. A ce moment là, Colère et Tristesse semblaient encore pouvoir marcher côte à côte, mais cela….  C’était hier.

 

Aujourd’hui, Il pleut.Tant mieux. Cela colle bien à mon humeur.

A moins que, cela soit mon humeur qui ne colle au temps…

Sur la gouttière de laiton, les gouttes bruitent du même sentiment de tristesse et de colère que la veille.  Mais des nuances de dégoût, d’amertume et de gâchis se mêlent à ce dernier. 
 

Aujourd’hui, Colère et Tristesse se répondent, mais de rimes embrassées il n’y a plus.


« Si les gens que tu aimes  s’abiment et se déchirent

Et te forcent malgré toi à prendre part au conflit

D’une sourde colère, ta peine va se nourrir

sur leurs champs de bataille, tu perdras tes amis. »

                                                            Dégât collatéral- sept 2021

 

 

Ne pas prendre part… ne pas prendre parti… Espérer ne pouvoir être là qu’en appui, pour l’un, pour l’autre…  si nécessaire et sans jugement.

Une naïveté sans doute. Une belle utopie. Les deux.

Etre impartial n’existe pas. En temps de guerre ( qui plus est quand ce n’est pas votre conflit), ne pas choisir, c’est  se ranger dans le camps opposé.

Alors, je valdingue pour n’avoir su trancher.


Triste, en colère, révoltée… résignée…

 Car après tout, c’est vrai, comment peut-on penser être utile en ne faisant rien… surtout que « ne rien faire », dans bien des cas revient à « ne pas faire  quelque chose », ce qui n’est pas rien.

 


 

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Burn out contre black out

Publié le par mapie

 

 

 

Lorsque le soleil brille et que la douceur du printemps promet de belles journées, tout est possible ou plutôt rien n’est impossible à celui qui aime d’amitié.

Des week-ends en terrasse, on en a colligé avec ou sans alcool, avec ou sans maris, avec ou sans enfants, avec ou sans amis, mais toujours avec.... elle et moi réunies.

Nous pleurions de rires et de peine, partagions quelques rêves, évoquions notre enfance. Nous convoquions nos démons et leur cassions la gueule à deux, car à deux, tout est plus facile.

Parfois lorsque l’une d’entre  nous tombait dans un abîme, l’autre l’accompagnait ou la hissait sur ses épaules, le temps de... C’était si naturel que cela ne coûtait qu’un peu de nous même. Donner de soi-même, n’est ce pas  le sens même du partage?

 

L’amitié est un lien extraordinairement puissant. Il défie le temps et la distance... et puis, et puis un jour.. non, un instant, non, non plus... un « espace temps indéfini » le glissement se produit.

 

Et le chaos s’engouffre. Black out.

 

 

 

Elle me parle de disputes, puis de séparation... de pleurs, de cris, de trahisons... Cela fait vingt ans et quatre enfants qu’ils sont ensemble... De quoi se penser hors d’atteinte...

- Tu le sais toi, tu le sais qu’on a traversé des crises et que celle-ci n’est pas pire que les autres! 
Je suis fatigante et j’ai mon caractère, mais il l’a aimé ce caractère trempé , ce n’est pas comme si mon désordre et mon franc-parler dataient d’hier!

 

Alors qu’elle fouille nerveusement dans mon frigo pour y dénicher une bouteille de blanc entamée, je l’observe, muette, depuis le canapé du salon.

Elle est comme ça Ines, chez elle dans mon frigo comme dans ma vie, et j’aime ça.

 

Au fond d’elle-même,  je sais qu’elle se dit que les choses vont rentrer dans l’ordre, car après tout je suis là, moi... Je vais lui rappeler que la douceur du printemps promet de belles journées...

 

D’ailleurs,c’est ce que j’aurais fait, si seulement j’avais pu.

 

Si seulement le glissement-ce faux plat insidieux- ne s’était imposé dans ma vie  impunément . Depuis quelques temps, petites déconvenues, tristesses accumulées, rêves inachevés, frustrations récurrentes, que sais-je encore, se sont imposées jusqu’à annihiler toute ma vitalité. Sans m’en apercevoir , je m’étais vidée, fragilisée de l’intérieur. 

 

A l’extérieur, mon Ines, elle, était en plein chaos.

Qu’attend t’on de sa meilleure amie quand on est dans le chaos? De la compassion, de l’aide, de l’accompagnement, de l’écoute, du temps, de la présence... beaucoup... oui, on attend beaucoup... J’aurais donné tout cela si seulement j’avais pu.


Je tente fébrilement  un

- mais il a emporté toutes ses affaires?

Suivi platement d’un

- parce que si ce n’est pas le cas, il reviendra.. c’est sûr... d’ailleurs c’est sûr, il reviendra...

 

Depuis toujours, Ines et moi partageons nos déconvenues, mais aussi nos bonheurs. Sa faculté à voir du cocasse dans chaque situation la rend inégalable, imprévisible et attachante comme personne. Là où certaines pourraient être pesantes ou intrusives, elle, sait être drôle, décalée et surtout attentionnée . Mais pas là, car sa peine est immense, et sa colère aussi. 

 

Et malgré cela, je suis inapte à l’aider. Je pèse une tonne. Comment pourrais-je y ajouter le poids d’une telle amitié ? Pire encore, pour la première fois, un écran invisible semble nous séparer. J’ai honteusement déployé, je crois, une «cape d’immunité ». Je ne sais plus l’écouter. Les ondes sont brouillées.  Je suis sur « batterie faible »... mes voyants sont au rouge.

Que suis-je donc devenue? Incapable de donner de moi même au moment nécessaire.  Inapte à l’empathie pour ma meilleure amie.
Je ne suis pas désarmée. Je sais qu’il y a en moi le nécessaire pour l’aider à passer ce cap si compliqué. Je n’ai juste plus la force, je suis vidée, épuisée, impuissante à user de mes armes. Il me semble que les utiliser pour l’aider, reviendrait à en user contre moi-même.

Est-il possible de se faire mal à faire du bien?

 

- C’est un coup de fatigue me dit-on.

 

Quelle est donc cette fatigue que l’on ne peut surmonter au nom de l’amitié?

 

- Une baisse de moral, un véritable épuisement, l’effet d’un surmenage... Burn-out.

 


 

 

 

Sous ma cape d’immunité, une colère sourde grandit et me dévaste plus sûrement qu’un feu de Saint Jean, il crépite les adjectifs : égoïste, incapable, inutile et faible ...

Tandis que mon corps et mon esprit sont en pilote automatique, mon coeur, lui, fait route à part. Il pleure.

 

Burn out face à black out...

 

L’amitié est un lien extraordinairement puissant. Elle, ne m’en voudra pas... Nous panserons nos plaies, en terrasse, sous le timide soleil prometteur du printemps.

 

 

 

 

 

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Le cerf et le veneur

Publié le par mapie


- Arrêtez donc cette bête! Il pourrait m’embrocher! Le veneur prit la fuite devant le cervidé. 
 

Les yeux plissés  sous l’effort et le visage strié par le fouet mordant des rameaux de sureaux  mélés de ronces, l’homme sautait dans les bois. Il était aux abois.

Sa tenue d’apparat, taillée sur mesure  et qui lui conférait l’élégance de l’uniforme à défaut  de l’élégance du coeur, venait à se teinter de terre et de verdure. Enfin, l’homme se fondait un peu dans la nature.

Des cerfs, des sangliers et autres lièvres le talonnaient . Une partie de la meute des chiens s’était jointe à la troupe. Infatigables, ils aboyaient et orientaient la course du chasseur traqué pour ne plus lui laisser de choix.
Il finirait acculé contre un arbre, entouré par les bêtes. Le stress , la terreur, et l’immense fatigue auraient raison de lui... 

Ils les imaginaient déjà, cruelles créatures , trinquant dans la clairière autour de sa dépouille... heureuses d’avoir coursé jusqu’à la fin un veneur pour le fun...

Il était bel et bien bête et se comportait comme un sauvage. Aussi commençait-il, à comprendre à quel art les animaux qui le coursaient se prêtaient eux aussi.

La vénerie ne met-elle pas en jeu les prédateurs face à une proie somme toute, suffisamment rusée, pour pouvoir parfois tout de même en réchapper?

 

Alors que la forêt  laissait place à la ville, il traversa la route et pris d’un fol espoir pénétra dans la gare... les cerfs et les lapins approchèrent  de lui, les sangliers méfiants patientaient dans les bois.


Abattu et prostré, le regard suppliant, le veneur  observa alors ses assaillants...

C’est  ici, sous les yeux des passagers hagards , et puis bien entendu du contrôleur de gare, que le cerf baissa les bois très doucement.

A la ramure  du cervidé, un trousseau argenté suspendu l’attendait.
Il semblait vouloir dire : « tête de gland, tu as perdu tes clés ».

L’homme les reconnu, les attrapa, se leva, tapa sa redingote et traversa la voie.
C’est l’air fier et altier qu’il se mit donc à déclamer: 

« Le plus naturellement qu’il soit, le chasseur chasse sa proie... la vénerie est noble , on ne chasse que du sauvage... au risque de malmener, il est vrai, parfois notre équipage ... mais tout est dans la beauté de l’acte... voyez comme sont ces bêtes... bons joueurs jusqu’au bout! Nous restons bons amis, la preuve en est... cet animal m’a gracié! »

Si l’animal est parfois sauvage, l’homme lui, peut être bête et souvent même capable des pires sauvageries.

 

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Je n'attendrai pas

Publié le par mapie

Lâche-moi avec ton fichu transat... 

Bien sûr  que j'ai bu un verre d'eau... Tu as vu le temps qu'il fait? 
 

Plus tard, je serai une vieille femme distante ou agacée.  Une de ces vieilles personnes qui vous semblent un peu froides ou si discrètes que vous craignez de  les approcher de peur qu'elles ne vous jugent ou qu'elles ne déversent une mélancolie soudaine trop encombrante.

Je tacherai de rester soignée et m’intéresser aux autres, mais je sais dès à présent que je serai blessée par leur regard et surtout par mon incapacité à comprendre leur monde ...

A quel moment le monde ne nous appartient il plus? Ou plutôt à quel moment l'avenir ne nous appartient il plus?

 

Plus tard, je serai cette vieille femme qui pour ne pas attendre d'être mise au rebut préfèrera instaurer la distance nécessaire à son intégrité psychique.  Et je sais dès à présent, que je serai bien seule.

J'aime être seule mais je hais me sentir seule.

Le sentiment de  solitude, est d'une tristesse infinie. Cette sensation que tout continue autour de vous et vous laisse au bord du chemin.  Une mort qui ne serait pas déclarée comme telle... pire.. une mort ‘en pleine vie’ au milieu des vivants , et il me semble que cette mort est encore plus mortelle que de mourir de son vivant ....

Vous me suivez?..

 

La solitude,  c'est se sentir seule.  

Je ne veux pas être une vieille dame que l'on pose sur un transat  avec un air de dire « tu seras bien Ici »... 

Bien pour quoi? Pour laisser passer la Vie des autres, et finir la mienne, derrière un regard à l'opacité d'une cataracte mal soignée?

Non! Je ne veux pas être bien moi, je veux être vivante et me sentir comme une jeune «juste un peu plus âgée » jusqu’à la fin.

Voilà pourquoi, plus tard je serai une vieille femme  qui choisira sa solitude.

Je n’attendrai pas .... que l’on m’impose le sentiment d’être seule et vieille.

 

 

 

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Si la rime faisait tout...

Publié le par mapie

Ah non tu ne vas pas me faire l’article toi aussi! De ces héros du quotidien.... de ces bons sentiments qu’on nous ressasse en ce moment!

On peut applaudir, respecter, encourager, et surtout aider certains... mais faut pas pour autant pousser...

On ne va pas applaudir à chaque fois que Philou apporte un panier de fruits frais à germaine sa voisine du sixieme ...  on va juste apprécier.  C’est tout. Non?

Je sais bien que nous aimons être caressé dans le sens du poil, et que si l’on nous porte sur un pied d’estalle c’est encore mieux, mais tout de même....

Suis- je donc de la vieille école , va t’on me juger pour maltraitance, si je vois dans le service gratuit, voire la gentillesse la plus simple, une sorte de douce normalité , un civisme à cultiver plutôt qu’un acte d’héroïsme?

Civisme....  ne signifie pas héroïsme ....
Cela rime certes, mais si la rime faisait tout... il nous faudrait applaudir également la jolie rime en « isme » de ces espères  d’abrutis croisés entre réacs inconditionnels et inconscients pathologiques qui continuent à se retrouver pour faire des fêtes en dépit du confinement, sous prétexte que...«  Leur liberté n’est pas un concept  négociable ».

Mais m.... quoi, quel egoISME!

Doit-on sous prétexte de liberté,  accepter  qu’une bande de petits merdeux fassent la fête «juste entre eux,  sans déranger personne » sous pretexte que... « ils veulent vivre sans contrainte » ?

Peut- on accepter que leurs parents les laissent faire sous prétexte qu’il faut bien que jeunesse se passe?

Et si jeunesse trépasse? En entrainant dans son sillage vieillesse et fragilité?....

Alors  là oui, dans ce cas précis, incivisme et égoïsme riment et s’accordent  parfaitement .

C‘est terrible de penser que dans le camps de ce virus pourri, il y a également toute une frange d’abrutis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Bêle pas et marche

Publié le par mapie

Agacements perpétrés par l’instance commune.

Impression déplaisante de vivre une transhumance.

Mon bêlement se mêle aux autres bruissements.

Qu’importe, pourvu que suive l’ensemble du troupeau.

 

La brebis qui s’égare n’a qu’à bien se tenir,

Pas question de laisser le reste du cheptel

Pour quelqu’un qui se croit le droit de réfléchir

Et dont l’instinct grégaire est par trop limité...


De bon sens il n’y a pas,

en temps de transhumance 


Ne bêle-pas et marche! 

L’herbe verte est ailleurs...
 

 

 

 

 

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Migraine

Publié le par mapie

 

https://youtu.be/7tHBk14Cjus

C’est une fatigue intense, pas celle des lendemains de fête, ni celle d’un marathon poussif, ni même encore, celle d’une fin de journée difficile.

Non, plus oppressante… comme celle ressentie à l’annonce d’une très mauvaise nouvelle. Un terrassement physique contre lequel on ne peut rien.

Il est là, son premier indice, son soupçon… le symptôme d’un «début de crise avérée »…

Alors en proie au stress, se sentant en sursis, elle écoute sa douleur allongée sur son lit.

 

sa narine gauche semble irritée. Son oeil aussi est asséché. Et puis, le mal s’intensifie… sur ce terrain, il ne lui fait jamais faux-bond. Une fois présent, elle le sait, il la tient pour de bon.

C’est alors qu’elle se lève, pour fouiller fébrilement dans l’un de ses repères plein de médicaments… mais c’est déjà trop tard. Le dysfonctionnement est bien là - établi - prêt à réduire à néant  la machine pourtant si performante qu’était son esprit auparavant.

Terminés les projets de son début de journée, dévastés, les deux jours qui suivront, elle le sait.

Elle le connait trop bien ce dérèglement, là-haut dans le «  siège de tout ».

Cette chose inexistante qui semble enfler de l’intérieur pour engloutir tout le reste.

Cette nervosité accrue. Ces gestes qui n’en sont plus! Ce demi crâne qui boycotte tout son être, n’ayant donné avant qu’un trop court préavis.

Elle a les yeux cernés, le teint gris et les traits tirés. un chapeau sur la tête, un début de nausée… cette impression étrange de s’être liquéfiée.

La journée passera. Elle passe toujours.

 

Le travail - elle ira… le pas lourd, éveillant les soupçons de ses collègues, lorsqu’elle se mettra à baisser le store du bureau et taper sur le clavier, les lunettes de soleil arrimées sur le nez.

Les courses? Impossible. Le bruit du caddie dans les allées… les promos, la musique, les annonces au micro, sont autant de «  faits exprès «  à la persistance de son mal.

Les enfants? Faudra bien. Ils savent… La petite pleure en rivant ses yeux sur ceux larmoyants de maman. Comment lui expliquer que ses pleurs d’empathie ne font qu’exacerber la douleur ressentie?

Migraine, madame, vous êtes migraineuse!

Quel succès ! Elle avait réussi, il l’en félicitait, à employer ce mot sur son mal sans même s’être trompée.

Il lui prescrira d’autres Triptans, un traitement de fond, un anxiolytique, une batterie d’antalgiques pour le cas où… De quoi tenir un siège, celui de ces trois jours d’annexion qu’allaient être les siens, cela régulièrement, si le mal s’installait et s’il se trouvait bien…

Et de nommer tous ces gens bien connus, ayant souffert de ce mal méconnu: Maupassant, Freud, Victor Hugo, Chopin et d’autres encore… beaucoup d’hommes bien sûr… pour un mal qui touche surtout les femmes.
La douleur est certaine, sa connaissance l’est moins.

Le terme est usité, souvent à d’autres fins, pour une céphalée qui passe en coup de vent, laissant le migraineux à son propre tourment. Migraineux capricieux, incompris, voire moqué ou jugé comme une petite chose paresseuse… et pourtant…

 

 

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