Article publié depuis Overblog
Incipit algomuse : un vers de C Beltjens en gras
Tu dors : voici venir les clartés du matin
Je glisse de sous le drap, qui n’est pas de satin
m’échappe de notre chambre pour descendre au jardin
Y boire mon café chaud, en épiant les voisins.
L’enjeu est important, je touche là au bonheur
Instant de pur délice, égoïsme salvateur
Dispose et reposée, je plonge toute entière
Dans le monde préservé de la nature première…
Première en mouvement, dès le lever du jour
Avant que ne surgisse le bruit qui nous rend sourd
A la beauté du temps suspendu du matin,
Avant que ne prennent place, trop de place… les humains.
Sur l’arbre trois écureuils jouent sans discontinuer ,
Les oiseaux chantent forts, je suis sur le trajet
d’un vol quotidien de canards sauvages qui passent d’un étang à celui d’à côté .
Qui se soucie de moi dans ce tableau vivant?
Personne, je suis tranquille, témoin nullement gênant…
Allons, ne sois pas bête, aucune jalousie
Les voisins sont à poils, mais restent convenables.
Et ceux qui sont à plumes ont déjà trop donné
Si l’on en croit le moelleux de ton oreiller!
Ce moment est parfait. Je le goûte, je le vis.
Ne viens pas le gâcher. Rendors-toi, je t’en prie!