Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Article publié depuis Overblog

Publié le par mapie

Incipit algomuse : un vers de C Beltjens en gras

 

Tu dors : voici venir les clartés du matin

Je glisse de sous le drap, qui n’est pas de satin

m’échappe de notre chambre pour descendre au jardin

Y boire mon café chaud, en épiant les voisins.

 

 

L’enjeu est important, je touche là au bonheur

Instant de pur délice, égoïsme salvateur

Dispose et reposée, je plonge toute entière

Dans le monde préservé de la nature première…

 

Première en mouvement, dès le lever du jour

Avant que ne surgisse le bruit qui nous rend sourd

A la beauté du temps suspendu du matin,

Avant que ne prennent place, trop de place… les humains.

 

Sur l’arbre trois écureuils jouent sans discontinuer ,

Les oiseaux chantent  forts, je suis sur le trajet

d’un vol quotidien de canards sauvages qui passent d’un étang à celui d’à côté .

 

Qui se soucie de moi dans ce tableau vivant?

Personne, je suis tranquille, témoin nullement gênant…

 

 

Allons, ne sois pas bête, aucune jalousie

Les voisins sont à poils, mais restent convenables.

Et ceux qui sont à plumes ont déjà trop donné

Si l’on en croit le moelleux de ton oreiller!

 

Ce moment est parfait. Je le goûte, je le vis.

Ne viens pas le gâcher.  Rendors-toi, je t’en prie!

 

Partager cet article
Repost0

Au fond des bois

Publié le par mapie

algomuse: le vers de Baudelaire est en. Gras

 

 

Derrière d’épais nuages, le son des avions de ligne occupe le silence. Il pleut du kérosène sous le soleil de Pâques.
Les voyageurs en quête de trésors vont de l’autre coté du globe au pied de l’arc en ciel. Que dire? Qu’en penser? 

Le monde est devenu mouchoir de poche. Un mouchoir sale, perdu dans la poche de qui?

Je sens fondre sur moi de lourdes épouvantes.

Alors je sors marcher. 

La forêt encre de chine est devenue tendre aquarelle. 
Et mon esprit saturé de mauvaises pensées, d’un lavis de teintes vertes naturellement s’est nuancé. 
Sur les troncs, les écorces marquées  d’initiales inutiles et de coeurs meurtriers sont couverts d’un lichen assorti aux tons de la nature. 
Comme souvent, la Nature panse les blessures qui lui sont infligées et soigne les inquiétudes de qui vient lui confier.

Je suis au fond des bois. Je remonte la pente.

Partager cet article
Repost0

Enfin, c’est le printemps !

Publié le par mapie

L’hiver a semblé long et la morte saison a marqué de tristesse notre vitalité.

Les réseaux, les nouvelles, et le peu de lumière ont puisé nos ressources  jusqu’à nous réduire à ne plus oser  vivre qu’à l’ombre de nos vies.

 

Heureusement, c’est le printemps !

 

Eteindre les écrans et ouvrir la fenêtre…Dire bonjour aux passants, créer du lien, renaitre à l’envie d’apprécier les petites choses fugaces qui embellissent la vie dans notre quotidien.

Voilà ce qu’il nous faut.

 

C’est le printemps !

 

Il éclate en plein jour, et le chant des mésanges recale la tristesse dans un sombre passé.

 

Légère, fragile, la beauté tient sa place dans notre monde de manière pérenne.

A nous de savoir lui laisser l’espace nécessaire pour qu’elle s’épanouisse à nos côtés.

 

Oh non, je n’oublie pas!

Le monde ne va pas bien et il est difficile parfois de s’y sentir heureux.

 

Mais  souvent la laideur est un mal transitoire qu’il serait sage de savoir traverser avec conscience d’un lendemain meilleur.

Alors… comme c’est le printemps… je me disais…

Cessons de nous  laisser piéger de noirceur, et nourrissons les forces positives qui sont en nous.

 

Sortons! Ou si l’on ne peut pas sortir, laissons entrer la jolie saison à l’intérieur de nos vies:

 

Un bouquet de jonquilles…

une bonne nouvelle….

une fenêtre ouverte…

une jacinthe en fleur….

 

 

Enfin! C’est le printemps!

Partager cet article
Repost0

Pas de mode d’emploi

Publié le par mapie


 

Après une averse printanière, la forêt respire de bonté. Les bourgeons craquants expriment  leur jeune âge mêlant leur couleur tendre  à l’éclat du reflet de l’eau fraichement tombée.

Le sol exhale ce parfum pesant de terre lourde, qui nous promet la vie d’un éco système en pleine activité. 

Le chant des mésanges à peine sorties du nid, le saut des écureuils joueurs et indiscrets, les flaques accueillantes pour le bain des oiseaux , les sorties en famille de quelques escargots et les rayons du soleil encore timide et frais… 

L’instant  est évident. 

Pas de mode d’emploi, juste un mode de vie. 
Tu sors. Tu respires, tu touches, tu admires, tu écoutes… tu apprécies …

La Nature est immense dans ce qu’elle a de plus petit, et ce  rai de lumière sur la goutte de pluie remet en perspective les microcosmes que sont nos vies. 

Partager cet article
Repost0

C’est écrit

Publié le par mapie

contrainte de l’Algomuse: le vers de P Verlaine en gras.
 

Tout, jusqu’au souvenir, tout s’envole, tout fuit, seuls peut-être nos mots garderont une empreinte de ce que l’on a dit, a fait, a vécu ou fut un jour… 

Alors bêtement, j’écris. Je noircis des feuillets de non-sens, je trace l’insignifiance  de nos moments vécus et je jette à l’oubli le reste de ma vie, comme on jette aux oiseaux les miettes du gâteau. 

La nature  se nourrit des souvenirs perdus.

Tout s’envole, tout fuit, mais rien n’est pour autant fini, si l’on y réfléchit. A l’aune de notre vie, et de tous nos écrits, l’avenir est immense, et l’on en  fait partie, d’une façon ou d’une autre. C’est écrit.

Partager cet article
Repost0

La tombe de Guillemette

Publié le par mapie

incipit et contraintes  d’Algomuse et citation de J. Renard.

« La folie est un état mental qui peut prendre de nombreuses formes. Elle peut être légère et temporaire… » Voilà en quelques mots ce qu’ils ont dit, une fois que j’étais sorti. 

Depuis souvent  j’y réfléchis. 

Si si souvent , je réfléchis et je crois même que mon cerveau ébauche en toute simplicité le complexe questionnement de celui qui ne sait pas ce qu’il est, mais qui sait l’ignorer avec assiduité (ce qu’il est).

Je suis absent.

Je n’essaie pas d’être de ceux qui disent et qui enseignent la chose, juste parfois de ceux qui craignent d’en être la cause (de la chose).

Alors, j’esquive l’humain, et parfois, souvent même… je l’observe de loin.

Mon cerveau devient comme une toile d’araignée : la vie n’y peut plus passer sans se faire prendre.

Là par exemple, je regarde les pigeons qui boivent sur la tombe de la vieille Guillemette. 

C’est fragile une vie de pigeon. 

Je ne bouge pas. Je les scanne et je vois leur élan vital à venir s’abreuver sur le lit de notre aînée. 

Je me dis qu’ils ont l’air heureux et que nous devrions faire comme eux. 

Aller boire sur les tombes sans chercher à comprendre qui était Guillemette, car après  tout, Guillemette,  tout comme moi ne le savait peut-être pas ( Qui elle était).

Mais je ne leur dis pas, aux gens. Je pense simplement que tout comme les pigeons ils devraient arrêter de chercher et se poser des questions sur la folie des uns ou la normalité des autres.

Quoi de mieux qu’un cimetière pour réfléchir?

Les gens me regardent de biais, un peu comme les pigeons avant qu’ils n’osent  s’installer pour  boire sur la tombe de Guillemette. 

Ils me trouvent intrigant…ou fou… ou malsain…ou naïf… ou spécial…

Et pourtant, je suis comme Guillemette, absent et   en même temps.

Du coup, je reste assis et je réfléchis sur la tombe de Gilbert  – 1898-1987. 

Elle est bien la tombe de Gilbert. Elle est toujours sèche, même quand il a plut toute la nuit.

Du coup, y’a pas de pigeon pour y boire,  mais il y a moi… et peut-être… ma folie.

 

Partager cet article
Repost0

Vivre

Publié le par mapie

Défi  algomuse : incipit: vers de P. Verlaine en gras . 
 

Quelque chose du coeur, enfantin et subtil, surgit un beau matin aux abords de l’abime. Une frayeur inconnue, inconsciente et primale, mêlée de volontés et d’instinct animal.

Vivre un peu plus longtemps  vous donne à  cultiver le terreau de promesses qu’un jour, on vous a fait. La jeunesse  égarée sous un tas de souvenirs , sous une pile de passé demande à revenir.

Avoir peur de demain, réfléchir à la vie, et s’inquiéter que l’autre puisse être inquiet de soi. Devenir fragile sous des abords rugueux est beaucoup plus subtil,  et malicieux parfois.

Vieillir en pleine conscience,  pour se venger d’hier, et remercier demain de ne pas être encore.

Vivre

.

 

Partager cet article
Repost0

Le break…

Publié le par mapie


Inéluctablement, la nouvelle année débute là où s’achève la précédente, et c’est cette course sans fin qui épuise et les hommes, et le monde.

Alors, je propose que l’on fasse un petit break entre deux ans, histoire de recadrer les choses.

 

C’est simple, il suffit d’insérer une période de douze mois entre l’année que l’on vient de passer et puis celle à venir.

Je vous entends penser «les années n’épargnent pas cette pauvre Mapie et ses idées bizarres! »… Et pourtant, croyez-moi, une pause dans le présent pourrait bien modifier notre futur avantageusement.

 

Donc, si  2023 est ce petit break d’un an que vous prenez avant d’entamer une nouvelle année, 

Et bien,  je vous souhaite de le passer heureux et pleinement conscient.
L’empreinte du Bonheur est une quête absolue.

 

Meilleurs voeux à tous!

 

 

Publié dans Le temps passe...

Partager cet article
Repost0

C’est si réconfortant

Publié le par mapie

Voilà déjà une vie que tu es parti. Quatre ans de bonheurs, de tristesses et de peurs… et toujours cette imperceptible présence dans mon quotidien qui fait que depuis que tu n’es plus là, tu es presque moins loin.

J’ai baptisé un arbre de ton nom, il est grand, il est fort et jalonne mes promenades  en forêt.
A l’abri des regards, souvent j’y colle mon front et là,  j’écoute… et si je croise aux loins quelques autres promeneurs, alors j’effleure juste la mousse de son tronc, comme un signe de reconnaissance à l’abri des soupçons.  Je sais, cela peut paraître folie que tout cela, mais il n’y a de folie que quand il n’y en a pas. Tu es mon frère, mon parrain, mon arbre, et chaque mois de Mai, tu es mon brin de muguet.

C’est si réconfortant  de se dire parfois, que dans cette nature vivante,  il y a Toi.

 

 

Publié dans Le temps passe...

Partager cet article
Repost0

La clim

Publié le par mapie

Ecrit sur les contraintes de l’algomuse en gras.


La veille de l’arrivée de Gilbert, le moustique femelle avait  contracté un parasite lors d’un repas bien arrosé  près de la veine jugulaire d’un ressortissant de Mombasa  en escale. L’homme de commerce n’était  pas bien frais puisqu’il était porteur de la malaria. Le jeune insecte encore peu à même d’en reconnaître le goût s’était alors gorgé de sang frelaté.

Gilbert,  commandement de bord de la ligne Roissy- Mayotte  faisait à l’époque jusqu’à deux ou  trois escales par mois à  Saint Denis.

Allergique à la climatisation qui lui donnait des vertiges et de fortes fièvres,  il avait pris pour habitude de descendre dans le seul petit hôtel sympathique non climatisé près de l’aéroport. 

L’anophele femelle, puisque c’est son nom, attendait sur le plafond du petit bar de l’établissement, l’arrivée du pilote pour pouvoir trinquer à son insu avec l’homme de haut vol.

La chose fut faite . Vite et bien faite . 

Puisqu’à peine dix jours d’incubation suffirent à Gilbert pour déclarer une  fièvre terrible, digne d’une clim ma réglée, tandis qu’il était à nouveau en escale sur l’ile.

Décision fût prise de renvoyer tout l’équipage sur d’autres lignes et de confier Gilbert aux bons soins du couvent de Cluny.

La mère abesse le prit sous sa protection et les soins donnés  lui firent beaucoup de bien.

Mais le pauvre homme délirait encore souvent , tant et si bien qu’il demandait en mariage à peu près toutes les nonnes qu’il croisaient dans les travées du couvent. Puis il fondait en pleurs, déclamant à  l’injustice, devant tant d’amour non partagé.

– « Le moyen de se rendre aimable, c’est d’aimer « mon fils  lui répondait l’abbesse qui citait Jacques Amiot, comme  Gilbert citait Caliméro.

Une jeune novice fut néanmoins  touchée par la fragilité de l’homme et prit goût  de s’en occuper.  Cette maladie est de longue durée… ils convinrent donc de se marier.
«  La mondialisation  a ca de bon… qu’on ramène le paludisme à la maison! » avait prit l’habitude de dire Gilbert fier de son infirmière…

A la télevision , Bruckner  faisait la promotion de son tout dernier livre:« La mondialisation, c’est d’abord la mondialisation du doute quant à ses bienfaits […]

– Chérie vient voir.. Bruckner doute encore!

Publié dans Mes petites histoires

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 > >>