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Les grosses légumes...

Publié le par mapie

Les grosses légumes...

Texte écrit sur une consigne des impromptus littéraires:

"vous allez chercher quelques légumes pour la soupe, mais vous découvrez que vous avez la faculté d’entendre les murmures du potager…"

 

 

J’ai un petit potager, rien de bien sophistiqué,  mais mes légumes y poussent  bien… à la sauvage… sans engrais, sans arrosage, sans cerclage, sans  pinçage, sans bêchage ou autre termes de tous « âges »…

Bref mes  légumes sont  moches et mouchetés mais suffisamment goûteux pour être cuits «  al dente»

 

Pour tout vous dire, moi, je ne maitrise pas les légumes... j’ai un faible pour la nature et un certain respect pour ce qu’elle me donne…

Je veux dire…. si une salade me regarde dans les yeux et me dit qu’elle n’est pas prête à être cueillie... Je lui réponds sans attendre : « ok tu sais mieux moi... »

 

Enfin je dis ça,  c’est pour que vous compreniez un peu mieux la suite... 

Mon mode de pensée quoi... 

 

C’est vrai la nature n’a pas fini nous étonner…

 

Tiens, ce matin... .. Alors que je cherchais à cueillir des navets...  Ce n'est pas une salade qui m’a dit quoi que ce soit, non,  c’est ... C’est....  Pff,  j’sais pas trop quoi dire…. ça parlait ... 

Pour être plus juste, ça murmurait.  

 

Mot pour mot, ça disait ça :

« 

 

-          L’idée les gars, n’est pas de jouer les grosses légumes mais il me semble qu’on devrait avoir une certaine organisation, si on ne veut pas tous finir dans le potage ! On est différents et complémentaires. C’est ce qui fait que ce soir, on devrait faire recette…

-          N’empêche... là… je  vous regarde… heu… on a beau être mûrs, ce n'est pas du tout cuit!

 

-          Tiens, toi là, le gros… Toujours la tête dans le sable... Tu ne peux pas dire que tu pèses autant dans la société que la petite Joufflue  à la peau lisse … T’es moche, t’es gros, t’es Vérolé...

Je veux dire, c’est vrai ... T’as beau avoir mis de belles bottes… Ce n’est pas pour autant que tu nous sortiras du purin…

 

Il va falloir valider nos atouts  et  « checker » nos faiblesses.

 

-          Toi t’as la pêche, tu peux faire le mur sans pour autant tomber dans un cageot

-          Toi la jeune pousse, tu ne vaux pas un radis question discrétion, en revanche, si j’me réfère à ton CV tu serais plutôt un bon plan(t)  

-          Moi, vous l’aurez compris je suis le cerveau…  avec moi pas de salade… Si le ver est dans le fruit, j le sens immédiatement.

 

Ok. C’est clair. Chacun est au parfum ? 

 

-          Parce qu’ attention les gars, cette maison -là,  c’est du lourd. Faut pas se planter...Pas question de faire chou blanc !

 

-          Allez, on a assez végétés, y’a le proprio dans le potager… faut qu’on  s’arrache avant de se faire cueillir.

Ce serait bête de finir au panier, avant d’avoir fait recette…

Règle de base : « Ne jamais sous-estimer le pigeon » !

 

-          Il n’est tout de même pas assez fou pour nous prendre pour des poireaux en train de converser!

Quoique j’aurais juré qu’il parlait à sa salade, tout à l’heure...

 

-          Chut… arrête de rire. il va t’entendre… Non mais qu’elle truffe celui-là !

Et toi, fais pas la gueule,  je t’dis qu’elles sont belles tes bottes … »

 

 

 

Voilà vous savez tout...

C’est un peu flippant ...non ?

En plus, y’a de quoi être perturbé, je veux dire… il n’y a pas de truffe dans mon potager…

 

 

Bref ça c’était ce matin… Et depuis, plus rien.... Juste une impression bizarre... 

Comme si quelqu’un allait se faire plumer... 

Pourtant je ne fais pas de poulet ce soir,  juste du lapin aux navets !

 

 

 

 

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Quel métier!

Publié le par mapie

Quel métier!

(Texte écrit sur une consigne des "impromptus littéraires". Un sujet libre inspiré par la photo d'une étrange gargouille...)

 

 

- L'affaire n'est pas aussi grave qu'il n'y parait... Certes, votre enfant est laid et il y a fort à parier qu'il n'invente pas le fil à couper le beurre mais comme je l'ai souvent dit à maintes parents en mal de réconfort... le fil à couper le beurre a déjà été inventé!!!!!!

La femme se tenait adossée au petit berceau plexi, les bras croisés, le regard masqué par un mascara bleu électrique, déposé à la truelle. Des cils épais, volumineux, pointaient vers la jeune mère et marquaient à grand renfort de clignements chaque mot prononcé.

 

Face à elle, calée dans son lit, la maman au teint blême, la regardait, médusée. De toute évidence, la fatigue lui jouait des tours. Elle risqua donc une question tentant là de glaner un ou deux mots sympathiques.

- Il.. il s'agit d'un nourrisson... Il peut changer...? non?

 

- Oui... enfin non, enfin je veux dire.. Y' a des signes qui prouvent que bon...mais enfin, pourquoi s'interdire l'espoir Hein? Ce serait cruel de s'interdire l'espoir non? Et puis, pour le fil à couper le beurre je vous dis...

Le ton de la visiteuse était nasillard et grinçant. L'enfant, sensible à la tension du moment se mit à grimacer et pousser de petits cris plaintifs, ceux d'un nourisson de quelques heures à peine...

 

- Tiens là.... reprit elle, là.... vous en conviendrez... regardez ces grimaces... une véritable gargouille! ... Il est vraiment laid, non?.... Il ne sait pas marcher, qu'il piétine déjà vos espoirs? Voilà qui dénote en plus d'un mauvais fond !

 

La mère fatiguée, acquiesça, prit le petit être encore rouge contre son sein, blotti, caché, enfoui à l'abri du regard intraitable de la femme au regard électrique.

Les larmes dans les yeux... elle regardait le ciel et le toit du clocher d'en face d'où sortaient d'affreuses gargouilles au regard cruel ...

 

L'affaire était faite... L'horrible personne avait jeté son venin et s'apprêtait à sortir de la chambre.

- Bon, moi , je vous laisse , j'ai d'autres visites à faire... 4 naissances ce matin même... autant de rêves à briser dans l'œuf!

Quel métier!

Une vocation oui!

 

 

 

 

 

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Envie de migration... ou nostalgie d'été...

Publié le par mapie

 Texte écrit sur une consigne des impromptus: "Cette semaine, votre texte s'inspirera librement de ce morceau du groupe toulousain Dayazell : Sareri Hovin Mernem"

saisons3

 


Le soleil a perdu ses rayons. Je cherche sous les feuilles amassées sur le sol, mouillées, collantes, poisseuses d’amertume, une trace de la saison passée.

Les heures filent et s’emmêlent… Il fait nuit à midi… « l’entre chien et loup » est ici et partout. Derrière la haie taillée, c’est la rue. Si la vie est ici, elle ne donne pas envie. Une horde de gens agacés, humides jusqu’aux os, coure, glisse, s’écrase sur le bitume. Ils passent, repassent, trépassent …

Et moi, nostalgique, je cherche le râteau à la main, fouillant le sol, la trace de ces âmes qui flânaient ici même, heureuses et détendues, à la saison passée….

Au jardin d’à côté, le voisin fait bruler ses feuilles amassées … les rayons du soleil qui s’y étaient cachés, remontent en une fumée poisseuse, dense, écœurante …

L’été nous a quittés, consumant l’enthousiasme des foules en épaisse fumée.

Est-on sûrs d’être faits pour rester en ces lieux ? Ne ferait-on pas mieux de migrer au soleil ? Dans ces contrées où cet astre ne perd pas ses rayons… où les arbres ne perdent pas leurs feuilles… où les hommes ne perdent pas leurs sourires et leur envie de dire.

 

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C'est pas juste!

Publié le par mapie

Vous est-il arrivé de vous faire alpaguer, disputer, réprimander, gronder, et vilipender comme un enfant de 8 ans  par une personne âgée  excédée  par le monde, la vie, les gens, le bruit des poubelles le matin et surtout … par vous ?

Non ?

Dommage…

Voici une expérience que tout un chacun, pourvu qu’il sache contrôler ses nerfs, le volume de sa voix et l’inaltérabilité de son sourire se devrait de vivre.


Plus le vieil homme vous rudoie,  criant sa hargne à haute et rude voix, mieux  vous sombrez dans le souvenir de l’enfance passée. Et c’est là, ici même, que l’expérience commence.  A cet instant où l’envie vous prend de crier cette phrase si souvent répétée par votre enfant de 8 ans :

- «  C’est pas juste ! »

Oui, c’est vrai, cette colère est  injuste…  Ce vieil homme est injuste. Il use comme arme de poing, son grand âge et ce récent handicap  dont il souffre et pour lequel vous n’avez pas pleuré.  La colère explosive de cet homme épuisé par les frustrations de la vie est aussi injuste que la colère explosive d’un parent  épuisé par les soucis d’une trop longue journée.


L’enfant de huit ans, lui, trépigne, tape du pied, va dans sa chambre  et ravale ses larmes, car face à l’injustice…  il prend conscience qu’il ne peut rien.

L’adulte que vous êtes, et dont je tairai l’âge, garde  son calme,  sans taper, sans crier… grinçant des dents, serrant les poings car face à l’injustice… lui le sait depuis qu’il a 8 ans…  on ne peut rien.

Ou … Juste peut-être un ou deux bons mots, bien à propos…  après tout…  on n’est plus des enfants !

 

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Nature déglinguée...

Publié le par mapie

Texte écrit sur la consigne des impromptus: "... parfum, consentir, lumignon, croquembouche, impitoyable... En utilisant tous les mots sous la forme qui vous plaira, imaginez en vers ou en prose ce qui vous semble être le message original caché ..."

 

Le tronc de l’un soutenait la branche de l’autre, affreux pêle-mêle d’une nature déglinguée. L’endroit était sinistre. Sombre carrière bordée d’arbres morts où le lierre enchevêtré formait des nœuds solides et soudés. Sculptures de bois souple aux formes inquiétantes…. la résilience d’une nature laissée pour morte un soir d’octobre après le passage du souffle.

La première impression fût un grand vide de tout. Puis un parfum d’humus léger mais prononcé… avec distinction, s’est mis à virevolté en tous sens près de moi.

Cet amas de bois sec prêt à s’éparpiller, cet affreux croquembouche à demi écroulé consentait à donner un frémissement d’espoir à notre humanité. Un rayon… non, trop vif… une lueur… non, trop encourageant… une flamme, non trop puissant… un lumignon… oui, c’est cela, un petit lumignon marquait de son empreinte timide ce monde impitoyable et douloureux.

 

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7h32 dans l'ascenseur...

Publié le par mapie

texte écrit sur la consigne des impromptus:

" Nous vous proposons d'organiser votre texte, sur le ton et dans le genre qui vous conviennent, en sept parties (strophes ou paragraphes) ; ceci afin d'illustrer ce qui sera (aura été ?) "Une semaine de...". De quoi ?"

 

 

 

 

Lundi :

- Bonjour, comment ça va ?

- Comme un lundi… j’suis fatiguée… Tu sais c’que sais… rien de bien nouveau, rien de trop gai

- Oui, j’vois ce que tu veux dire…

 

Mardi :

- Bonjour, comment ça va ?

- Comme un lundi….

- Ah oui mais là, on est mardi !

- … mmmh…. lundi, mardi … C’est du pareil au même, non ?

- ben…

 

Mercredi :

- Bonjour, et aujourd’hui, comment tu vas ?

- Comme un lundi… Je sais c’est mercredi… En même temps, à comparer vite fait…  lundi, mardi ou mercredi...  mêmes heures qui s’enchaînent, même jours étriqués, même programme déjanté à la télé… C’est du pareil au même… non ?

- pfff … Soit…

 

Jeudi :

- Salut, comment ça va bien ? Attends, laisse-moi deviner : « Comme un lundi » !

- Ben oui… A s’demander pourquoi on se fatigue à baptiser chaque jour qui passe d’un nouveau sobriquet…lundi, mardi, mercredi, jeudi… tout ça…

- « C’est du pareil au même » ! J’ai compris !

 

Vendredi :

- Hello ! Belle journée de fin de semaine ! Tu vas bien ?

- Euh… comme un….  Enfin je veux dire euh… ça va, ça vi…

- ça va ?? Bonne nouvelle !

- Enfin… Je disais plutôt: ça va,  ça vient….

- De quoi ?  Qu’est ce qui va, qui vient ?

- Ben … ça va, ça vient…  comme un lundi…

- Ah…. Et  là, tout de suite,  ça va  ou ça vient ?

- Ben là… ça va venir 

- Ok…

 

Samedi :

- Salut, déjà debout ?

- Ben oui… j’attends

- T’attends qui ?

- J’n’attends personne

- Ah….

- J’veux dire, j’attends  dimanche…

- bien sûr.

 

Dimanche :

- Bonjour ! Le voilà, ton dimanche. Il est là !  Dis –moi,  on pourrait se prendre un petit café tranquille,  lundi si tu veux ? Histoire de prendre le temps de discuter un peu …

- OK… Quel lundi ?

- J’pensais au lundi de cette semaine…

- Oui… alors plutôt un lundi de milieu de semaine si tu veux bien.

- Bien…  Vas pour le troisième de la semaine alors !!...

 

 

 

 

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Ete indien

Publié le par mapie

1538009030_25db60fdde.jpgTexte écrit selon la consigne  des impromptus:

"Racontez-nous, en prose ou en vers, ce que la saison évoque pour vous, mais attention, votre texte devra impérativement comprendre les cinq mots suivants: cielsanglot, miroir, froisser,or. 

 

 

 

Pâle copie d’été, le ciel de l’automne a tombé  ma saison.

Froissé j’aurai pu l’être. Il y a tant de raisons.  Mais à quoi bon ?

Ainsi l’été s’effeuille, d’or et d’autres couleurs.

 

Folle copie d’été, le ciel de l’automne a ravi mes rayons

Les éclats de soleil, plus fringants que jamais,

Au miroir des lacs accentuent les reflets.

 

Douce copie d’été, le ciel de l’automne en chaque être se fond

Et l’âme bucolique au trop plein d’émotions,

En sanglot tombera pour un tas de raisons.

 

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Une panne d'ascenseur...

Publié le par mapie

 

 Texte écrit selon la consigne des impromptus de la semaine: "...à vous de nous décrire cette semaine des choses nouées..."

 

 

J’ai noué mes lacets, dénoué sa cravate, embrassé mon pater et filé au lycée.

J’l’ai laissé seul c’est vrai, en même temps, que faire d’autre.  J’suis encore qu’un enfant, un ado, comme les autres.

 

Mon cœur est oppressé.  Il marque des arrêts, un peu comme l’ascenseur  dans la cage d’escalier.  J’habite au 9eme côté cour.  Imaginez …

 

En bas, c’est le square voltaire. Avant, j’pouvais y jouer des heures entières sans me soucier de rien. Maintenant, c’est différent. Les choses changent. Maman disait ça, bien mieux que moi.

 

Elle disait : « -C’est bien que les choses changent, ça bouge, on s’ennuie pas… te fais pas de bile pour ça… t’es encore tout jeune, les nœuds au cerveau, ce n’est  pas encore pour toi ! »

Elle avait raison. Elle avait toujours raison.

 

N’empêche que le sac de nœuds, c’est bien elle qui l’a déposé à la porte avant de tout plaquer pour le mec du 3ème (côté rue) ! 

 

Avant, c’était elle qui dénouait la cravate de mon père au rentrée de l’usine. C’était elle qui réchauffait le café, allumait la radio et partait travailler après avoir volé aux deux hommes de sa vie un si tendre baiser. C’était elle. C’était elle qui entremêlaient les fils de nos vies  et tissait une étoffe qui aurait dû résister à tout.

 

Maintenant, c’est à cause d'elle que chaque jour  la cravate de mon père est un peu plus serrée. C’est elle qui oppresse nos cœurs, et provoquera un jour  une panne d’ascenseur.

 

 

 

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Si je puis me permettre...

Publié le par mapie

Texte écrit sur une consigne des impromptus littéraires.  Glissez dans votre texte cette citation de Stendhal "Il faut secouer la vie, autrement elle vous ronge"

 


 


- « Il faut secouer la vie, autrement elle vous ronge »


- Dites donc, Stendhal,   vous n’avez pas l’impression que c’est plutôt l’inverse qu’il faut faire ?


 Je veux dire…

Ronger la vie par petits bouts en y goûtant, en prenant  plaisir à découvrir  ses élixirs de joies, de  peines, de  fatigues, de faiblesse… en appréciant jusqu’aux instants de paresse, en glissant souple et fier vers le jour qui arrive sans forcer la machine…

C’est vrai quoi ?  A quoi bon s’étourdir ?

Moi je pense qu’il faut ronger sa vie avant qu’elle ne se révolte.

La mâchonner par petites bouchées et en reprendre un peu lorsqu’elle perd de son goût…

Se réserver  quelques moments de pure folie pour croquer dedans à pleine dents. C’est lui prouver qu’ « on est le patron » !

 Car susceptible comme elle est, fragile aussi, on ne le sait que trop, la vie lorsqu’elle est délaissée, inhabitée,  devient hargneuse.

 Et là, croyez-moi, il ne s’agit plus d’une secousse mais bel et bien du dernier spasme !


Publié dans juste pour les mots

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réclamations!

Publié le par mapie

   

Texte écrit sur la consigne des impromptus: "Ecrire une lettre de réclamation en une seule phraseVous pourrez parsemer votre missive de virgules, points-virgules, guillemets, tirets et autres parenthèses, mais elle ne comportera qu’un seul point : celui de sa fin."

 

 

Monsieur,

 
Par la présente, je souhaite vous faire part du profond mécontentement qui fut le mien, en découvrant sur le parking de l’hôtel ce matin, à la place qui me fut allouée, un Master rehaussé, rallongé, garé sur l’aile de ma voiture jusqu’alors indemne de toutes rayures ou griffures suspectes, étant donné qu’elle sortait d’usine, flambant neuve, suite à la commande effectuée, cet été, juste avant de quitter mon stage usine chez Renault Flins, en tant que monteur de renfort tunnel sur la chaîne Clio, stage éprouvant, vous en conviendrez, pour une jeune femme aux gants de kevlar trop grands, employée le plus clair de son temps à effacer la trace des mots d’amour ou autres messages obscènes gravés à son intention dans la graisse, mais stage prometteur au demeurant, puisqu’il me permettait d’œuvrer au montage de l’automobile rêvée, baignée d’une peinture cerise métallisée, objet de convoitise que je trouve ce matin même, maculé d’un beige mat du côté passager, assorti d’une balafre qui me ferait crier de terreur à l’instant où j’écris ces quelques mots qui vous le constaterez n’ont rien de belliqueux, tout juste sont-ils empreints d’une grande désillusion : non, je ne me plains pas d’être maltraitée par mes pairs, je ne me plains pas d’avoir travaillé comme une forcenée pour en arriver là , je ne me plains pas de m’être fait bousiller ma voiture, non monsieur ; je fais juste une lettre de réclamation pour exprimer cette interrogation : quelqu’un va-t-il enfin retirer ce foutu camion du siège passager de ma pauvre Clio, mon chien était dedans, dans les bras de maman, à bien y réfléchir, cela devient angoissant…

 

Publié dans juste pour les mots

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