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le fumet du premier...

Publié le par mapie

(pour les impromptus - écrire un scénario de court métrage pour la musique de W. Bolcom)



La journée avait été difficile, beaucoup trop pour un type comme moi qui n'avait rien à attendre d'autre dans la vie que l'ingratitude de son chat et le fumet de plat mijoté de la voisine du premier.

 

J'accroche mon pardessus, quitte mes vêtements de travail et attrape une bière dans le frigo avant de jeter un dernier coup d'œil à la rue.

 

Il pleut. Le jour se couche tôt et les fenêtres d'en face sont toutes allumées… sorte de kaléidoscope feutré d'une fin de journée: TV, enfants survoltés, parents fatigués, ado affalés, ambiance de diner…

 

Et puis, en guise de fumet, la musique du 1er, une sorte de ragtime où piano et violon entrent en conversation…

 

Dans l'appartement d'en face, Joan danse d'une chambre à l'autre pour coucher mes enfants. Les chatouilles, l'histoire, les câlins…la lumière qui s'éteint....

 

C'est la salle à manger, qu'elle allume en premier.
Elle file vers la cuisine prend une bière (pas changée…), virevolte de lieu en lieu, s'enfonce dans le canapé, décroche le téléphone et parle à ses parents à grand renfort de gestes, comme s'ils étaient présents.

 

Repose le téléphone. Le petit s'est levé, elle va le recoucher mi attendrie, mi énervée…et laisse cette fois- ci le couloir allumé.

 

Et puis plus rien. Ni musique, ni fumet….

 

Vue son large sourire, sans doute, un bruit de clé…. Il est rentré.

 

Je ferme les stores. J'allume la télé. Je caresse mon chat, seul, dans mon meublé.

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Liberté

Publié le par mapie

( écrit pour les impromptus - thème: Liberté)

Libre de qui, Libre de quoi?

Je ne suis plus libre dès lors que tu me vois.

Comme un enfant, je ferme les yeux pour éviter ton jugement. Vaine et candide esquive… si je te cache, je te mens.

Libre de qui, libre de quoi?

Je suis. J'existe. Ce que je veux, c'est plus que ça.

Du coup, j'agite les bras et me ressers deux fois, comme un petit dernier qui joue des coudes à table. .. et qui reçoit alors, menaces et bourrades.

Libre de qui, libre de quoi?

Mon corps a eu raison de moi.

Je n'fais plus rien, je m'laisse aller. Triste réalité… je le sais à présent, de l'autre je dépends.

Libre de toi? Je n'le suis pas.

Tu auras donc raison de moi…à moins, à moins que notre liberté ne soit le fruit partagé de nos regards croisés.

 

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